Le 29 octobre 2020, Brahim Aouissaoui, aujourd’hui âgé de 25 ans, a commis un attentat à la basilique de Nice, tuant trois personnes. Cependant, lors de son procès qui s’ouvre ce lundi, l’accusé affirme avoir oublié cet événement tragique. Il soutient qu’il ne se souvient pas de son attaque à l’arme blanche, lors de laquelle il a tué Nadine Vincent, une fidèle de 60 ans, et blessé gravement Simone Barreta Silva, une mère de famille franco-brésilienne, qui est décédée peu après. Il nie également avoir égorgé le sacristain, Vincent Locquès, 55 ans.
L’agresseur tunisien est jugé pour assassinats et tentatives d’assassinat en lien avec une entreprise terroriste, et risque une peine de réclusion criminelle à perpétuité. Bien que grièvement blessé lors de son interpellation, Aouissaoui insiste sur son amnésie, mais les examens médicaux n’ont révélé aucune lésion cérébrale. De plus, une expertise psychiatrique a conclu qu’il n’avait pas perdu sa capacité de discernement au moment des faits.
Selon l’accusation, l’amnésie de l’accusé semble suspecte. Les écoutes téléphoniques effectuées en prison ont montré des conversations où il semblait parfaitement conscient de ses actions et de la situation, ce qui a poussé les parties civiles à qualifier cette amnésie de « fictive » et de « supercherie ». Me Philippe Soussi, avocat de victimes, a souligné que la radicalisation d’Aouissaoui était « ancienne et profonde ».
L’une des questions majeures de ce procès sera de déterminer si l’accusé, après plus de quatre ans d’isolement en détention, est en mesure de comprendre les charges qui pèsent contre lui et de se défendre, comme tout accusé en a le droit, a expliqué son avocat, Martin Méchin.
Le procureur antiterroriste estime que l’attentat était prémédité, citant des éléments indiquant qu’Aouissaoui avait déjà des intentions terroristes avant son départ de Tunisie. L’exploitation de son téléphone et de ses comptes sur les réseaux sociaux a révélé qu’il consultait des sites islamistes et s’intéressait à des événements comme la décapitation de Samuel Paty. De plus, ses messages laissent entrevoir une haine profonde contre la France, qu’il qualifiait de « pays des mécréants ».
Dans un message audio envoyé la veille de l’attentat, il avait indiqué qu’il n’avait pas pu se rendre à Paris faute d’argent, mais qu’il avait un « autre programme » en tête, en demandant à Dieu de faciliter son projet.