Dans un discours devant le Parlement sud-africain, le Président Cyril Ramaphosa a exposé un plan stratégique pour relancer l’économie du pays, renforcer la stabilité sociale et améliorer la sécurité. Son discours a débuté par un hommage aux 14 soldats sud-africains tombés en mission en République Démocratique du Congo, saluant leur sacrifice et réaffirmant l’engagement de Pretoria à promouvoir la paix en Afrique. Il a également abordé la démarche judiciaire contre Israël à la Cour internationale de justice, réitérant le soutien de l’Afrique du Sud au peuple palestinien.
Le président a ensuite dévoilé un plan économique massif, prévoyant un investissement public de 940 milliards de rands (environ 51,7 milliards de dollars US) sur trois ans. Ce fonds servira à moderniser les infrastructures essentielles, telles que les ports, les routes et les réseaux énergétiques. Ramaphosa a aussi annoncé des réformes accélérées pour Eskom et Transnet, avec une ouverture partielle du rail aux opérateurs privés. Un fonds de 20 milliards de rands (1,1 milliard de dollars US) sera consacré à soutenir les PME dirigées par des Noirs, des femmes et des personnes handicapées. Par ailleurs, le programme Presidential Employment Stimulus, qui a déjà créé 2,2 millions d’emplois, sera étendu pour lutter contre le chômage.
Dans le domaine social, le président a assuré que l’accès à l’éducation préscolaire serait généralisé et a mis l’accent sur la promotion de l’enseignement en langue maternelle. Il a également détaillé des initiatives de renforcement du système de santé publique, notamment la mise en place de la Couverture santé universelle (NHI) et la construction de nouveaux hôpitaux, comme celui du Limpopo Central Hospital. De plus, un programme pour distribuer 300 000 parcelles viabilisées facilitera l’accès à des logements abordables dans les zones urbaines.
Concernant la sécurité, Ramaphosa a annoncé le recrutement de 4 000 enquêteurs supplémentaires et le déploiement de technologies de « smart policing » pour lutter contre la criminalité. Il a également souligné la nécessité de combattre la corruption, précisant que 10 milliards de rands (environ 550 millions de dollars US) avaient déjà été récupérés dans les enquêtes liées à la « capture de l’État » et annonçant l’adoption prochaine d’une loi de protection des lanceurs d’alerte.
À l’international, l’Afrique du Sud, sous la présidence du G20 en 2025, a l’ambition de défendre les intérêts du Sud global. Ramaphosa a annoncé des efforts pour promouvoir la réforme de l’ONU et renforcer la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), tout en saluant l’adhésion historique de l’Union africaine au G20.
Pour clore son discours, Ramaphosa a lancé un appel à l’unité nationale, incitant les Sud-Africains à participer à un Dialogue national afin de définir une vision commune pour les trois prochaines décennies. « Notre unité dans la diversité est notre force », a-t-il conclu, soulignant que surmonter les divisions internes serait crucial pour bâtir un avenir de prospérité et de transformation.
