Ahmed Al-Charaa, Président par intérim de la Syrie, a détaillé ses priorités pour la transition du pays dans une interview télévisée diffusée hier, lundi 3 février 2025. Il a expliqué que la chute du régime de Bachar el-Assad était le fruit d’un plan quinquennal minutieusement préparé à Idlib, soulignant l’importance de l’unification des factions pour la déstabilisation du gouvernement précédent.
Ahmed Al-Charaa a confirmé que la mobilisation des forces de l’opposition avait commencé bien avant l’assaut final, malgré les avertissements de ses alliés concernant le risque d’un conflit prolongé. Il a également insisté sur la nécessité de protéger les institutions de l’État dès l’entrée dans Damas, mettant en avant l’importance du capital humain et des ressources naturelles du pays pour le redressement de la Syrie.
Sur le plan politique, il a affirmé que les nominations au gouvernement se feraient sur la base du mérite, rejetant toute idée de quotas sectaires. Il a également souligné que le pays avait atteint une stabilité relative grâce à l’ordre maintenu par les forces de l’opposition, et qu’il n’y avait aucune volonté de diviser la Syrie.
En ce qui concerne la situation au Nord-Est du pays, Ahmed Al-Charaa a confirmé les négociations en cours avec les Forces démocratiques syriennes (SDF) pour régler les tensions dans cette région. Il a par ailleurs condamné l’ancien régime pour avoir transformé la Syrie en un centre majeur du trafic de drogue et s’est engagé à démanteler ces réseaux.
Le président intérimaire a annoncé la formation d’un comité pour préparer une conférence nationale visant à définir la future constitution du pays. En termes de calendrier, il a estimé que les élections présidentielles pourraient se tenir dans les quatre à cinq prochaines années et a insisté sur l’équilibre à maintenir entre justice transitoire et réconciliation nationale, assurant que les responsables des crimes majeurs seraient poursuivis.