Le débat sur le soutien financier de l’État à la presse malienne a resurgi lors de la cérémonie de vœux adressés au président de la Transition, le général Assimi Goïta, le 31 janvier 2025. Les acteurs du secteur ont exprimé leurs préoccupations concernant la suspension prolongée de cette aide, demandant une enquête pour clarifier la situation.
Depuis 1996, l’État malien alloue chaque année une aide de 200 millions de FCFA à la presse privée, un montant resté inchangé malgré l’augmentation du nombre de médias, passé de 23 à plus de 200. Cette aide est distribuée entre les médias éligibles selon des critères définis par la Commission nationale d’attribution de l’aide publique.
Le Mali, pionnier dans l’instauration de cette aide au sein de l’UEMOA, est désormais en retard par rapport à d’autres pays de la région. Par exemple, le Sénégal attribuait 1,2 milliard de FCFA en 2014, tandis que la Côte d’Ivoire en accordait 1,075 milliard de FCFA.
Les professionnels des médias réclament également que cette aide soit indexée sur le budget national pour mieux refléter les besoins du secteur et garantir l’indépendance des organes de presse.
L’aide publique a connu des irrégularités ces dernières années, avec des versements bien en dessous des montants prévus, ce qui souligne la nécessité de réformer ce mécanisme pour assurer une distribution juste et transparente des fonds.