Dans un entretien accordé au journal L’Opinion, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé que l’Algérie pourrait rejoindre, dans les deux prochaines années, le niveau économique des pays du sud de l’Europe, avec un PIB dépassant les 400 milliards de dollars.
Afin de concrétiser cet objectif, l’Algérie se concentre sur plusieurs axes stratégiques. Parmi ceux-ci, on retrouve :
- La finalisation du programme de logements, avec 3,5 millions d’unités prévues, dont 2 millions déjà livrées.
- L’amélioration de la gestion de l’eau, avec des projets pour assurer un approvisionnement stable et durable.
- La réduction des importations de matières premières pour encourager la production locale.
- Le développement des industries stratégiques, en particulier l’exploitation du phosphate et de ses dérivés, pour positionner l’Algérie comme un acteur majeur à l’échelle mondiale.
- L’essor des énergies renouvelables, avec un focus particulier sur l’énergie solaire et l’hydrogène vert.
L’Algérie ambitionne également de renforcer sa capacité à fournir de l’énergie à l’Europe, tout en consolidant sa sécurité alimentaire et hydrique.
L’Algérie refuse les « aides » françaises et affirme son indépendance économique
Tebboune a par ailleurs exprimé la position de l’Algérie concernant les aides françaises, estimées entre 20 et 30 millions de dollars par an. Selon lui, ces sommes sont dérisoires au regard du budget national de 130 milliards de dollars et de l’absence de dette extérieure. « Nous ne sommes pas dans le besoin. Ces aides servent avant tout les intérêts de la France », a-t-il précisé.
En comparaison, l’Algérie octroie chaque année 6 000 bourses d’études aux étudiants africains, finance des infrastructures stratégiques comme la route entre l’Algérie et la Mauritanie, pour plus d’un milliard de dollars, et a annulé 1,4 milliard de dollars de dettes pour 12 pays africains.
Un partenariat économique diversifié : Chine, Italie et UE
Sur le plan international, Tebboune a mis en lumière la collaboration croissante avec la Chine dans des secteurs stratégiques tels que les nouvelles technologies, l’électronique, le digital et les batteries au lithium, des domaines où l’Algérie dispose de ressources abondantes. Il a également souligné l’importance du partenariat avec l’Italie, qu’il considère comme un « partenaire fiable ».
L’Algérie souhaite également renégocier son accord avec l’Union européenne pour permettre à ses produits industriels et agricoles de bénéficier de conditions d’exportation plus avantageuses.
Vers une transformation économique majeure
Avec ces initiatives, l’Algérie affiche son ambition de devenir un acteur économique clé à l’échelle mondiale. Entre industrialisation, transition énergétique et renforcement de son indépendance économique, le pays semble résolument engagé sur la voie d’une transformation économique profonde, avec 2027 comme année charnière pour son émergence.
