Philippe Salle a pris officiellement la présidence d’Atos, un groupe en pleine transformation financière visant à alléger sa dette. Bien qu’il ait occupé la présidence du conseil d’administration dès octobre 2024, ses stratégies précises pour redresser l’entreprise demeurent encore floues.
Salle, qui a pris soin de ne pas encore dévoiler de mesures précises, a toutefois marqué son engagement en soutenant financièrement la restructuration, avec un investissement d’au moins neuf millions d’euros.
Avec une carrière dans des entreprises comme Foncia, Elior et Altran, Philippe Salle n’a pas un parcours spécifiquement technologique. Cependant, il a exprimé sa confiance dans les capacités du groupe et la motivation de ses équipes, soulignant son ambition d’ouvrir une nouvelle ère pour Atos. Sa nomination reste néanmoins soumise à l’approbation des actionnaires lors de l’assemblée générale.
Atos a récemment achevé une restructuration ayant permis de réduire sa dette brute de 2,1 milliards d’euros, sur une dette initiale de près de 5 milliards. Cependant, de nombreuses interrogations demeurent quant à l’avenir du groupe. Après une chute dramatique de plus de 90% de sa valeur boursière en 2024, Atos a connu des tentatives de rachat échouées, notamment par Onepoint et Daniel Kretinsky, avant que les créanciers ne parviennent à un accord de reprise.
Les ventes d’actifs se poursuivent avec la cession de la filiale Worldgrid en décembre, tandis que des négociations exclusives sont en cours avec l’État français pour céder les activités liées aux supercalculateurs destinés à la défense. Ces négociations devraient se prolonger jusqu’à fin mai, ajoutant à l’incertitude entourant l’avenir d’Atos.
Les syndicats, toujours en attente de réponses, espèrent obtenir davantage de précisions de la part de Philippe Salle sur ses projets visant à stabiliser l’entreprise. L’instabilité de la direction, avec cinq changements de PDG en trois ans, a généré des critiques, certains estimant un manque de direction stratégique claire.
Philippe Salle pourrait également être confronté à des questions concernant certaines pratiques internes, notamment un dossier judiciaire relatif à des paiements importants versés à des cabinets de conseil.