Procès Boko-Homeky : quand Distel Amoussou brise l’omerta

Il y a des silences qui en disent long. Et il y a des cris du cœur qui résonnent comme des coups de tonnerre. La récente sortie de Distel Amoussou sur le procès en cours de Olivier Boko et Oswald Homeky en est un. Loin des discours calibrés et des postures d’apparat, le journaliste a laissé parler son désarroi, sa douleur et, surtout, sa désillusion.

La fin des illusions

Dès le début de cette affaire, Amoussou confie avoir adopté une prudente neutralité. Ni à charge, ni à décharge, il s’était tenu à distance de ce qu’il percevait comme “un film d’une mauvaise écriture scénique”. Mais voilà que la réalité, crue et brutale, s’est imposée à lui au détour d’une visite à la CRIET.

Il décrit avec une sincérité glaçante l’épreuve du regard. Voir ses “frères” en gilet de prisonniers, croiser leurs yeux, supporter le poids du non-dit. Ce face-à-face lui a été insoutenable, au point qu’il a quitté les lieux, “la queue entre les jambes”.

L’heure des doutes

Mais c’est surtout son revirement qui interpelle. “Il y a trop de choses qui traînent pour laisser fonder l’argument d’un complot !”, lâche-t-il, brisant ainsi l’argumentaire d’une défense qui clame l’injustice et la persécution politique.

Le doute s’installe. La douleur se transforme en déception. Pourquoi en est-on arrivé là ? Comment ceux qu’il considérait comme des frères ont-ils pu “plonger dans l’abîme” de l’avidité et de la soif du pouvoir ? Autant de questions qui hantent son texte et qui résonnent comme une condamnation morale plus dure encore que celle des juges.

Un message clair, un pardon amer

Ce n’est pas un simple constat, c’est une rupture. Une désolidarisation qui en dit long sur le malaise que suscite cette affaire jusque dans les cercles proches des accusés. “Je ne suis pas fier de vous”, assène-t-il, avant de conclure par un “PARDON” qui sonne moins comme une absolution que comme une résignation.

Dans un procès où la bataille de l’opinion est aussi féroce que celle des prétoires, cette sortie d’un allié de poids ne passe pas inaperçue. Elle s’ajoute à la longue liste des indices qui, pour certains, dissipent l’ombre du complot. Pour d’autres, elle signe une trahison de plus dans un dossier où l’honneur et la fidélité vacillent sous le poids des révélations.

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