RDC : les perspectives d’un entretien entre Kagame et Tshisekedi en pleine crise

Alors que la guerre fait rage autour de Goma, capitale du Nord-Kivu, et que la situation demeure incertaine, le président kényan William Ruto a annoncé lundi que les présidents rwandais et congolais avaient donné leur accord en principe pour se rencontrer afin de discuter de la crise en cours.

Malgré la dynamique changeante du conflit en RDC, Ruto a évoqué une rencontre entre les présidents Kagame et Tshisekedi, prévue pour mercredi, alors que la Communauté de l’Afrique de l’Est cherche une solution pour mettre fin aux violences. Toutefois, la méfiance profonde entre les deux dirigeants, exacerbée par les années de tensions, suscite des doutes sur la possibilité d’une issue positive à ces pourparlers.

Le gouvernement congolais conteste vigoureusement les informations faisant état de la prise de Goma par les rebelles du M23, affirmant que l’armée congolaise, bien que sous-équipée, résistera à l’avancée des insurgés. Pourtant, la crise actuelle met en lumière la division croissante entre la RDC et le Rwanda, qui restent dans une impasse diplomatique depuis 2022.

Les efforts précédents pour réunir Tshisekedi et Kagame ont échoué à plusieurs reprises. Le président angolais João Lourenço, qui joue un rôle de médiateur, a tenté en vain d’organiser une rencontre directe entre les deux chefs d’État. Le dernier échec en date remonte à décembre 2024, lorsqu’une réunion annoncée a été annulée à la dernière minute en raison de conditions préalables inacceptables pour les deux parties.

Les divergences demeurent profondes : Tshisekedi rejette les demandes du Rwanda concernant des négociations directes avec le M23, qu’il considère comme un groupe manipulé par Kigali. De son côté, le Rwanda a nié tout lien avec le M23, mais a accusé la RDC de soutenir les rebelles hutus des FDLR, une accusation que Tshisekedi a démentie.

La situation a encore été exacerbée par l’accusation de Tshisekedi, selon laquelle le Rwanda aurait envoyé des troupes pour soutenir les rebelles du M23, facilitant leur avancée et leur prise de Goma. Les autorités rwandaises ont réagi en retournant l’accusation, alléguant que la RDC soutenait des groupes rebelles hostiles à leur gouvernement.

L’ONU, via la MONUSCO, est également au cœur des critiques. Les deux pays se sont plaints de l’impartialité de la mission de maintien de la paix, la RDC l’accusant de ne pas protéger efficacement les civils des violences des milices, tandis que le Rwanda lui reproche de prendre parti pour les FARDC.

Goma, avec ses 2 millions d’habitants, représente un enjeu stratégique majeur. Sa prise par les rebelles pourrait non seulement entacher la réputation de l’armée congolaise, mais aussi affaiblir l’autorité de Kinshasa sur la région et accroître l’influence du Rwanda.

La question qui demeure est de savoir si Tshisekedi, face à cette situation critique, pourra mettre de côté ses différends avec Kagame pour favoriser un dialogue constructif. Une telle évolution serait-elle la clé d’une stabilité future pour la RDC ? Seul l’avenir pourra répondre à cette interrogation.

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