Goma et Kinshasa en proie aux violences : le M23 progresse et le climat s’envenime

 

Depuis l’entrée du M23 à Goma, la situation a considérablement empiré, s’étendant jusqu’à Kinshasa, où des manifestations violentes ont éclaté. Plusieurs voix dénoncent cette escalade de violences.

Ce mardi 28 janvier, des tirs ont résonné dans plusieurs quartiers de Goma, une grande ville de l’Est de la République Démocratique du Congo. Les combats entre l’armée congolaise et les forces du M23, soutenues par le Rwanda, continuent de faire rage. La situation s’est intensifiée après l’entrée du M23 dans la ville dimanche soir, marquant une étape de plus dans leur avancée rapide entamée il y a quelques semaines, à la suite de l’échec de la médiation angolaise.

Bien que le contrôle exact de la ville soit encore difficile à évaluer, des affrontements violents persistent dans plusieurs zones de Goma. L’armée sud-africaine a confirmé la mort de quatre soldats supplémentaires, portant à 17 le nombre de membres de la force régionale SAMIRDC et de la Monusco tués dans les récents combats. À Goma, des soldats du M23, reconnaissables à leurs uniformes distinctifs, sont visibles sur les principales avenues de la ville.

Manifestations violentes à Kinshasa : Ambassades attaquées

À Kinshasa, des manifestations violentes ont éclaté en réponse à la situation à Goma. Des manifestants ont attaqué plusieurs ambassades, dont celles du Rwanda, accusé par les autorités congolaises de mener une guerre contre la RDC. Les ambassades de la France, de la Belgique et des États-Unis ont également été ciblées, en raison de leur gestion perçue comme insuffisante face à la crise actuelle. Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a fermement condamné ces actes, les qualifiant « d’inadmissibles ».

Dans ce climat tendu, le Conseil de sécurité des Nations Unies a prévu une réunion d’urgence dans l’après-midi. Après une première session dimanche, où le gouvernement congolais a exprimé sa frustration face à une déclaration jugée trop vague de l’ONU, les pressions internationales s’intensifient. Kinshasa demande des mesures concrètes contre les troupes rwandaises, estimées à plusieurs milliers par l’ONU.

Pénuries et risques sanitaires à Goma

La situation humanitaire à Goma devient de plus en plus critique. Les habitants sont pris au piège dans les combats, privés d’accès à l’eau, à l’électricité et à la nourriture. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a exprimé de vives inquiétudes concernant la pénurie de provisions et l’approvisionnement alimentaire qui risque de se dégrader considérablement. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a rapporté que plus de 500 000 personnes ont été déplacées dans la région ce mois-ci.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a également alerté sur les risques de propagation de maladies, notamment Ebola, en raison d’un laboratoire situé à Goma.

Face à cette situation dramatique, la présidence sud-africaine a annoncé que Cyril Ramaphosa et Paul Kagame ont discuté de l’urgence d’un cessez-le-feu et de la reprise des pourparlers de paix. Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, et celui du Rwanda, Paul Kagame, devraient se rencontrer mercredi à Nairobi dans une tentative de désamorcer la crise.

Les combats à Goma risquent de déstabiliser davantage la région, déjà fragilisée par des années de conflits. Selon les bilans des hôpitaux locaux, au moins 17 personnes ont été tuées et 367 blessées ces derniers jours. Le climat reste extrêmement tendu, et l’issue de cette crise reste incertaine alors que les autorités congolaises, le Rwanda et la communauté internationale cherchent une solution pour mettre fin à la violence.

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