Soudan : le Général al-Burhan reprend le contrôle de Khartoum après une attaque meurtrière à El-Facher

Le Général Abdel Fattah al-Burhan, chef de l’armée soudanaise, a repris le contrôle de son quartier général à Khartoum, deux jours après une attaque meurtrière contre un hôpital à El-Facher, attribuée aux Forces de soutien rapide (FSR).

Dimanche, le général al-Burhan a regagné son quartier général à Khartoum, après l’attaque par drone survenue à El-Facher, dans la région du Darfour-Nord, qui a fait 70 morts. Dans une vidéo diffusée par l’armée, al-Burhan a assuré que ses forces étaient « en pleine forme » et a déclaré que les FSR de son rival, Mohamed Hamdane Daglo, étaient « condamnées à disparaître ».

Cette reconquête de Khartoum représente un tournant majeur pour l’armée soudanaise, après la reprise d’Omdurman l’année précédente. Actuellement, l’armée contrôle la majorité de Khartoum-Nord, Omdurman (au nord et au centre), ainsi que la base du Corps blindé au sud de la capitale.

Vendredi, l’armée a annoncé avoir établi un lien direct entre ses troupes à Khartoum-Nord et Omdurman et avoir expulsé les FSR de la raffinerie de Jaili, qu’elles contrôlaient depuis le début du conflit. En outre, l’armée a repris Wad Madani, un carrefour stratégique pour les échanges avec les États voisins.

Le conflit, qui dure depuis plusieurs mois, a causé des dizaines de milliers de morts et forcé plus de 12 millions de personnes à fuir leurs foyers. Le pape François a exprimé son inquiétude face à ce qu’il qualifie de « plus grande crise humanitaire au monde » et a appelé à la fin des combats ainsi qu’à une aide internationale urgente.

Violations du droit humanitaire et attaques contre les infrastructures civiles

L’attaque contre l’hôpital saoudien d’El-Facher, qui a fait 70 morts et 19 blessés, a été vivement condamnée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dont le directeur Tedros Adhanom Ghebreyesus a qualifié l’attaque de « terrible ». La coordinatrice de l’OCHA, Clémentine Nkweta-Salami, a attribué l’attaque aux FSR, qualifiant cet acte de « violation choquante du droit international humanitaire ». L’Arabie Saoudite a également dénoncé cette attaque, la qualifiant de violation des conventions internationales.

Les FSR, qui contrôlent une large partie du Darfour, ont assiégé El-Facher depuis mai dernier. Selon des militants locaux, les FSR ont demandé à l’armée et à ses alliés de quitter la ville avant mercredi, en prévision d’une offensive majeure. Des combats intermittents, y compris des tirs d’artillerie sur le camp de déplacés d’Abou Chouk, ont fait huit victimes vendredi, selon des sources civiles.

Avec près de 80 % des établissements de santé du pays hors service, l’OMS a lancé un appel pour la cessation immédiate des attaques visant les infrastructures de santé. Le directeur de l’OMS a souligné que « le meilleur remède est la paix » et a insisté sur l’urgence de trouver une solution diplomatique pour mettre fin au conflit.

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