Laurent Gbagbo, ancien président de la Côte d’Ivoire et actuel leader du PPA-CI (Parti politique de l’opposition), a exprimé des préoccupations concernant l’augmentation de la dette publique ivoirienne, qui représente actuellement 56 % du Produit intérieur brut (PIB) du pays.
Lors d’une rencontre avec les habitants d’Adjamé-village, dans le nord d’Abidjan, Gbagbo a indiqué que si son parti parvenait au pouvoir lors des élections présidentielles prévues en octobre 2025, il mettrait un accent particulier sur la gestion de la dette. Il a aussi critiqué l’argument de certains qui comparent la situation de la Côte d’Ivoire à celle des États-Unis en matière d’endettement. Selon lui, bien que les États-Unis aient une dette colossale, personne ne leur imposera des pressions pour récupérer leur argent, contrairement aux pays en développement comme la Côte d’Ivoire qui, selon lui, sont souvent vulnérables face à leurs créanciers.
La dette publique ivoirienne, qui s’élevait à 6 000 milliards de FCFA en 2011, a presque quadruplé en 2024 pour atteindre 28 944,7 milliards de FCFA, et devrait atteindre près de 34 657 milliards de FCFA début 2025. Gbagbo a souligné la différence entre la situation économique de la Côte d’Ivoire et celle des grandes puissances, insistant sur le fait qu’il ne s’agissait pas simplement d’une question économique, mais aussi de leadership et d’amour pour le pays.
Dans le même temps, le gouvernement ivoirien prévoit de contracter des prêts supplémentaires d’un montant de 5 700 milliards de FCFA pour 2025, dont une partie sera utilisée pour rembourser une partie de la dette accumulée.
Pour sa part, le président Alassane Ouattara a assuré que la dette ivoirienne restait « modérée », précisant que le stock de la dette se maintenait bien en dessous du seuil de 70 % du PIB fixé par la zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). Il a également souligné la solidité de l’économie ivoirienne, avec un taux de croissance du PIB de 6,1 % en 2024 et des prévisions de 7 % pour 2025. Le budget de l’État pour 2025 s’élève à 15 339,2 milliards de FCFA, en augmentation par rapport à celui de l’année précédente.
