Gambie : l’ex-président Yahya Jammeh lance un défi à Adama Barrow depuis l’exil

Yahya Jammeh, l’ancien président gambien en exil en Guinée équatoriale, ravive les tensions politiques en réitérant sa volonté de revenir au pays, malgré les accusations qui pèsent contre lui. Ses récentes déclarations ont relancé les débats sur son possible retour en Gambie, un sujet qui demeure au cœur des discussions politiques nationales, huit ans après sa fuite suite à sa défaite électorale face à Adama Barrow.

Pendant ses 22 années de pouvoir, Jammeh était perçu comme un dirigeant autoritaire, ayant pris le pouvoir en 1994 par un coup d’État militaire. Dans un message audio adressé à ses partisans de l’Alliance pour la réorientation patriotique et la construction (APRC), il a affirmé : « Que cela plaise ou non, je reviendrai. » Il a aussi défié le gouvernement de Barrow, menaçant de voir qui finirait en prison si une telle situation venait à se concrétiser.

Depuis son départ en 2017, l’APRC est en proie à des divisions internes, notamment après que l’actuel président de l’Assemblée nationale, Fabakary Tombong Jatta, ait rallié le Parti national populaire (NPP) de Barrow. Jammeh a vivement critiqué cette alliance et accusé Barrow de ruiner le pays. Une faction dissidente, « Non à la coalition », a émergé pour réaffirmer son soutien à Jammeh, et l’ex-président semble vouloir resserrer les rangs de ce groupe affaibli.

Bien qu’un retour de Jammeh en Gambie semble peu probable à court ou moyen terme, ses déclarations continuent d’alimenter les débats. Ses propos incluent des critiques acerbes contre la gestion du pays par Barrow, qu’il accuse de mener la Gambie à la dérive. Il dénonce l’état du système de santé, l’agriculture, l’éducation et les infrastructures publiques, qu’il estime dans un état de délabrement.

Jammeh a aussi rejeté les accusations de violations des droits humains pendant son mandat, qualifiant ces allégations de « foutaises » orchestrées par son successeur. Il a affirmé que Barrow et son gouvernement étaient responsables de la souffrance du peuple gambien et a promis de revenir un jour pour « rendre des comptes ».

Enfin, l’ex-président a mis en garde contre toute tentative de jugement ou d’interférence de la part de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), affirmant qu’il ne tolérerait aucun chantage de quelque nature que ce soit.

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