Dans le but de relever les défis climatiques et alimentaires, Madagascar lance une réforme ambitieuse de sa riziculture. Le pays souhaite augmenter sa production de riz, notamment grâce au riz hybride, et ambitionne de devenir un acteur clé du marché du riz en Afrique et dans l’océan Indien.
Le riz étant l’aliment de base pour une grande majorité de la population malgache, le Président Andry Rajoelina a fixé un objectif clair : augmenter la production rizicole nationale pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. Actuellement le troisième producteur de riz en Afrique, après le Nigéria et l’Égypte, Madagascar compte sur le riz hybride pour renforcer cette production et sécuriser l’approvisionnement alimentaire du pays.
100 000 hectares supplémentaires et 1 million de tonnes en plus d’ici 2025
Le 8 janvier 2025, le Conseil des ministres a fixé un objectif ambitieux : cultiver 100 000 hectares supplémentaires de riz et augmenter la production de 25 %, soit 1 million de tonnes supplémentaires en 2025. Cette initiative intervient dans un contexte climatique difficile, où la sécheresse affecte les régions rizicoles des hautes terres centrales.
Pour atteindre cet objectif, le gouvernement mise sur une modernisation de la filière. L’accent sera mis sur des rendements plus élevés, avec un objectif de 7 à 10 tonnes par hectare, grâce à l’introduction de semences hybrides, l’utilisation d’engrais locaux et des partenariats public-privé. Un investissement record de 122,7 millions de dollars USD est prévu dans la loi de finance 2025 pour soutenir cette transformation.
Le riz hybride, une solution face aux défis climatiques
Le riz hybride, surnommé « super riz », représente une avancée majeure pour Madagascar. Ce riz, qui a déjà fait ses preuves en Chine, présente l’avantage de nécessiter moins d’eau, d’engrais et de pesticides tout en étant résistant à la sécheresse, un atout majeur face aux conditions climatiques difficiles. Depuis 2008, Madagascar a noué un partenariat avec la société chinoise Yuan’s Seed pour adapter ce riz aux conditions locales, et plusieurs variétés ont été développées.
En janvier 2025, le gouvernement a confié au secrétariat d’État chargé de la souveraineté alimentaire la mise en culture de 22 000 hectares de riz hybride dans 12 régions prioritaires. Des semences hybrides ont déjà été distribuées gratuitement à 88 000 agriculteurs pour soutenir cette transition.
Ambition d’autosuffisance et de souveraineté alimentaire
Avec ce projet, Madagascar vise non seulement à répondre à ses besoins alimentaires internes, mais aussi à réduire sa dépendance aux importations alimentaires. L’objectif est de couvrir les 3,7 millions de tonnes de riz nécessaires à la consommation annuelle du pays, tout en réduisant les pertes après récolte grâce à des infrastructures modernisées.
Plus largement, Madagascar aspire à redevenir un fournisseur majeur de riz pour l’Afrique et l’océan Indien, en tirant parti de son potentiel agricole. Grâce à des réformes ambitieuses et à une vision claire, le pays compte sur la culture du riz hybride pour améliorer sa souveraineté alimentaire et renforcer sa place sur les marchés internationaux.