Les autorités françaises ont annoncé l’arrestation d’un autre influenceur algérien, dans le cadre de leur lutte croissante contre les appels à la violence contre la France diffusés sur les réseaux sociaux. Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué ce matin l’arrestation de Rafik Meziane, un TikTokeur algérien accusé d’inciter à des actes violents sur le territoire français. Cette arrestation survient alors que les tensions diplomatiques entre Paris et Alger sont particulièrement vives.
Bruno Retailleau a salué le « professionnalisme » des forces de l’ordre et réaffirmé la politique de « tolérance zéro » du gouvernement, bien que l’endroit exact de l’arrestation n’ait pas été précisé.
Ce nouvel incident fait suite à plusieurs arrestations récentes de personnalités algériennes sur les réseaux sociaux en France. Plus tôt dans le mois, Mahdi B., un autre influenceur, a été arrêté et incarcéré. De plus, un autre cas a attiré l’attention : celui de « Doualemn », un ouvrier algérien de 59 ans, arrêté à Montpellier après avoir partagé une vidéo TikTok jugée provocatrice par les autorités françaises.
L’affaire de Doualemn a pris une tournure particulière lorsque les autorités algériennes ont refusé de le recevoir après qu’une tentative d’expulsion ait échoué le 9 janvier. Il a ensuite été reconduit en France, où un juge a prolongé sa détention le 12 janvier. Cette situation a provoqué des tensions, avec Bruno Retailleau affirmant que « l’Algérie cherche à humilier la France ». Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a mis en garde contre de nouvelles mesures en réponse à cette escalade.
Ces arrestations s’inscrivent dans un contexte de détérioration des relations franco-algériennes, notamment après la reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le Sahara et la détention prolongée de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal en Algérie. En réaction à la situation, certains responsables français évoquent la possibilité de réduire les visas accordés aux Algériens, de réévaluer l’accord de 1968 qui régit les droits des citoyens algériens en France, ainsi que de diminuer l’aide au développement accordée à l’Algérie, qui était de 131,79 millions d’euros en 2022.
En 2023, la France a délivré plus de 646 000 titres de séjour à des ressortissants algériens, un nombre supérieur à celui des Marocains.