À peine investi président des États-Unis, Donald Trump a signé une série de décrets marquants, annonçant des mesures radicales sur des sujets tels que l’immigration, le climat et la politique internationale. Certaines de ces initiatives risquent de rencontrer une forte opposition judiciaire, voire d’être jugées inconstitutionnelles.
Offensive contre l’immigration
Dès son discours inaugural, Trump a mis en avant sa politique anti-immigration, affirmant que « toutes les entrées illégales seront immédiatement stoppées » et qu’il commencerait l’expulsion de « millions de criminels étrangers ». Il a également promis de déployer des troupes à la frontière avec le Mexique pour faire face à ce qu’il a qualifié d’« invasion » du pays. Quelques heures après son discours, il a signé un décret déclarant l’état d’urgence à la frontière, marquant ainsi le début de son offensive.
En parallèle, Trump a pris des mesures pour limiter les demandes d’asile, notamment en suspendant une plateforme en ligne lancée sous l’administration Biden, ce qui a annulé de nombreux rendez-vous pour les demandeurs d’asile.
Climat et retrait des accords internationaux
L’un de ses premiers gestes a été de signer un décret annonçant le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, un acte symbolique de plus dans son approche climatosceptique. Cette décision, qui pourrait être mise en œuvre d’ici un an, menace de nuire aux efforts mondiaux de lutte contre le réchauffement climatique. Trump a également déclaré un état d’urgence énergétique pour encourager l’exploitation des ressources en hydrocarbures, insistant sur l’importance de « forer à tout-va » pour renforcer l’indépendance énergétique des États-Unis.
En plus de ces décisions, il a signé un décret pour sortir les États-Unis de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), poursuivant sa politique de retrait des engagements internationaux pris sous les administrations précédentes.
Politique internationale et ambitions territoriales
Trump a également ravivé des projets territoriaux, annonçant sa volonté de « reprendre » le contrôle du canal de Panama, qu’il a qualifié de « cadeau insensé » donné au Panama en 1999. Il a évoqué la gestion actuelle du canal par la Chine, affirmant que les États-Unis devraient reprendre le contrôle pour mieux défendre leurs intérêts.
Sur le Groenland, qu’il avait déjà évoqué dans le passé, il a suggéré que le Danemark finirait par accepter que les États-Unis en prennent le contrôle, le qualifiant de « territoire stratégique » pour la sécurité internationale.
Grâces et révisions judiciaires
Le président a signé un décret accordant la grâce à plus de 1.500 personnes impliquées dans l’assaut du Capitole en janvier 2021, en réponse à sa propre affirmation selon laquelle l’élection de Joe Biden avait été « truquée ». Il a également commué les peines de ceux déjà condamnés, affirmant que leurs peines devraient être annulées, une décision qui a choqué de nombreuses voix politiques, notamment l’ex-présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.
Taxes et droits de douane
Trump a annoncé son intention d’imposer des droits de douane, notamment sur les échanges avec le Mexique et le Canada, qu’il a estimés à 25 %. Ces mesures devraient entrer en vigueur dès février 2025, malgré les protections commerciales existantes entre ces pays.
Politique de genre
Une autre annonce marquante fut la déclaration de Trump concernant la politique de genre, affirmant que le gouvernement américain reconnaîtrait uniquement « deux sexes » définis à la naissance, et qu’il mettrait fin à ce qu’il qualifie de « délire transgenre ». Cette politique pourrait avoir des implications importantes sur les aides fédérales et la reconnaissance des droits des personnes transgenres aux États-Unis.
Ces décisions, dès le premier jour de son retour au pouvoir, marquent un tournant dans la politique de Donald Trump, qui s’annonce déterminé à appliquer des réformes radicales, malgré les nombreux obstacles qui s’annoncent sur son chemin.