Tchad : des partis contestent fermement les résultats électoraux

Les résultats provisoires des élections récentes au Tchad, qui placent le MPS (Mouvement Patriotique du Salut) en tête, sont vivement contestés par plusieurs partis politiques impliqués dans le processus.

La situation politique est tendue dans le pays. Plusieurs formations politiques ont exprimé leur désaccord avec les résultats provisoires annoncés le 12 janvier par l’Agence nationale des élections (ANGE), qui attribuent la première place au MPS, le parti au pouvoir, dans le cadre de ce triple scrutin.

Dans des communiqués et par voie de presse, ces partis dénoncent des irrégularités qu’ils estiment avoir entaché ces résultats.

L’UNDR (Union Nationale pour la Démocratie et le Rassemblement) de Saleh Kebzabo, arrivé en troisième position avec sept sièges, a rejeté ces résultats. Ancien allié du MPS lors de la présidentielle de mai dernier, le parti pointe des « irrégularités manifestes » qu’il considère comme un reflet déformé du choix populaire. Selon l’UNDR, les résultats publiés par l’ANGE ne correspondent pas à la réalité des observations menées sur le terrain, soulignant une implantation nationale qui contredit les chiffres annoncés. Le porte-parole du parti, Adam Mamadou Djibert, a dénoncé un traitement régionaliste injustifié de l’UNDR.

L’Union pour le Renouveau et la Démocratie (URD), ancienne force d’opposition au Parlement, réclame un recomptage des voix, estimant avoir remporté plusieurs circonscriptions malgré les résultats provisoires qui ne lui attribuent que deux sièges.

De son côté, l’Union pour la Refondation du Tchad demande l’annulation totale des résultats, accusant les autorités électorales d’avoir facilité des fraudes. Bien que le parti n’ait remporté aucun siège, il a précisé qu’il n’introduirait aucun recours devant les juridictions compétentes.

Des manifestations ont éclaté tôt dans la journée à Walia, dans le 9e arrondissement de la capitale. Des partisans des candidats non élus ont incendié des pneus à certains carrefours, perturbant la circulation. Dans la région de Mayo-Binder, à l’ouest du pays, l’équipe de campagne d’un autre candidat, du parti PRET, menace d’organiser des actions de grande ampleur pour revendiquer la vérité des urnes, affirmant que leur candidat avait remporté les élections selon les dépouillements publics.

Ces tensions interviennent alors que la période pour le dépôt des recours auprès du Conseil constitutionnel se termine ce 16 janvier 2025.

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