Hier, mardi 14 janvier 2025, l’association Portes Ouvertes a rapporté que toutes les églises protestantes évangéliques d’Algérie ont été fermées ou mises sous scellés. Selon l’ONG, les 47 églises protestantes du pays sont désormais interdites, une mesure qui marque une intensification de la répression des chrétiens dans ce pays. Cette évolution a été soulignée par Guillaume Guennec, responsable de l’organisation, qui a précisé que les autorités algériennes continuent d’augmenter la pression sur les chrétiens, en particulier ceux ayant quitté l’Islam pour adopter le christianisme.
L’un des cas les plus médiatisés est celui du pasteur Youssef Ourahmane, vice-président de l’Église protestante d’Algérie (EPA), condamné en mai 2024 à une peine de prison d’un an pour avoir célébré un culte « non autorisé ». À ce moment-là, il ne restait déjà que quatre églises protestantes ouvertes au public. Ce durcissement de la politique religieuse a exacerbé la situation des chrétiens évangéliques, qui sont désormais contraints de pratiquer leur foi en clandestinité.
En dépit de cette répression, les 7 000 églises catholiques, qui sont principalement fréquentées par des expatriés, continuent de fonctionner normalement. Toutefois, la fermeture des lieux de culte protestants marque la fin d’une exception en Algérie, qui était l’un des rares pays d’Afrique du Nord à permettre aux chrétiens convertis de l’Islam de se réunir librement dans leurs églises. Aujourd’hui, l’Algérie semble se diriger vers une politique d’intolérance religieuse accrue, limitant sévèrement la liberté de culte des minorités chrétiennes.
Les conséquences de cette répression s’étendent au-delà des frontières de l’Algérie. Selon l’Index mondial de persécution des chrétiens, publié chaque année par l’association Portes Ouvertes, la violence contre les chrétiens a fortement augmenté, en particulier en Afrique subsaharienne, où les attaques djihadistes continuent de causer de nombreuses victimes. En 2024, 3 100 chrétiens ont été tués au Nigeria, et plus de 7 600 églises ont été détruites ou fermées dans le monde.
La situation en Algérie n’est donc qu’une facette d’un phénomène global qui touche des millions de chrétiens dans de nombreux pays. Avec 380 millions de chrétiens persécutés à travers le monde, il est devenu urgent de continuer à attirer l’attention internationale sur cette question de la liberté religieuse et de la protection des minorités chrétiennes.