Le Président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, a été arrêté ce 15 janvier 2025 à la suite d’une nouvelle opération policière. Suspendu de ses fonctions depuis le 14 décembre après une motion de destitution votée par l’Assemblée nationale, Yoon est accusé de rébellion pour avoir brièvement instauré la loi martiale en décembre dernier. Cette arrestation intervient après une première tentative infructueuse le 3 janvier, lorsqu’une altercation violente avec les forces de sécurité avait empêché son interpellation.
L’enquête, menée par le Bureau d’enquête sur la corruption des hauts responsables (CIO), porte sur sa tentative de mise en place de la loi martiale, qu’il avait justifiée par la nécessité de protéger le pays des « forces communistes nord-coréennes ». Cependant, face à une forte opposition parlementaire et à des manifestations pro-démocratie, cette initiative avait échoué. Yoon a déclaré ne pas reconnaître la légalité de l’enquête mais a accepté de s’y soumettre afin d’éviter une escalade violente.
L’arrestation a eu lieu après de brefs affrontements entre les policiers et les partisans du président, qui tentaient de protéger leur leader en bloquant l’accès à sa résidence. Après avoir franchi des barrières physiques et escaladé des murs, les policiers ont pu entrer dans la maison présidentielle et arrêter Yoon. Une trentaine de députés du parti au pouvoir étaient également présents sur place pour défendre le président.
Yoon, qui est toujours officiellement président, risque de perdre son mandat en raison de sa tentative d’instaurer la loi martiale et de l’enquête qui le vise. La Cour constitutionnelle a lancé une procédure de destitution, avec une première audience qui s’est tenue mardi. Le procès se poursuivra sans la présence de Yoon, qui a invoqué des préoccupations de sécurité pour ne pas se rendre à la cour. La Cour constitutionnelle devra rendre sa décision d’ici la mi-juin, avec la possibilité de rétablir Yoon ou d’organiser une nouvelle élection présidentielle si sa destitution est confirmée.