Un expert indépendant de l’ONU a salué la mise en place d’un tribunal spécial en Gambie, chargé de juger les crimes commis entre 1994 et 2017 sous le régime de l’ex-président Yahya Jammeh. Ce tribunal, prévu dans le cadre d’un système judiciaire hybride validé par la Cédéao, sera compétent pour poursuivre les crimes internationaux, indépendamment de leur qualification selon la législation gambienne en vigueur au moment des faits.
Le Rapporteur spécial de l’ONU sur la promotion de la vérité et de la justice a qualifié cette initiative de « moment historique », soulignant qu’elle marque un progrès important vers la justice pour les victimes et l’élimination de l’impunité. Bernard Duhaime a exprimé son soutien au gouvernement gambien pour sa décision de créer ce mécanisme spécial et a précisé que cela offrirait « un nouvel espoir aux victimes tout en renforçant la quête de justice et de responsabilité ».
Le 15 décembre 2024, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avait validé la création de ce tribunal hybride pour poursuivre les violations graves des droits humains commises sous le régime de Yahya Jammeh, notamment des exécutions extrajudiciaires, des tortures, des viols et des disparitions forcées. Cette décision fait suite aux recommandations de la Commission vérité, réconciliation et réparations de la Gambie, qui a suggéré que Jammeh et 68 autres responsables, y compris des membres des forces de sécurité, soient jugés pour leur rôle dans ces crimes.
L’expert a également souligné les défis liés à la mise en œuvre des recommandations de la Commission vérité, qui ont progressé lentement, laissant perdurer un climat d’impunité. Il a encouragé le gouvernement gambien à compléter cette démarche judiciaire par des actions non judiciaires, telles que des réparations, des excuses officielles et des actes de commémoration, qui sont essentielles pour instaurer la paix et favoriser la réconciliation nationale à long terme.