Le Maroc a enregistré une hausse importante de 88% de la capacité d’accueil dans ses facultés de médecine en 2024, dans le cadre d’une stratégie visant à répondre à la demande croissante de professionnels de la santé. Cette initiative, menée par le ministère de la Santé et de la Protection sociale, a été annoncée par le ministre Amine Tahraoui.
Ce renforcement des capacités s’inscrit dans un plan global pour dynamiser les services de santé du pays. Le ministre a précisé que d’ici 2027, 7.543 nouveaux sièges seraient créés dans les facultés de médecine, un investissement estimé à 3 milliards de dirhams (environ 297 millions de dollars).
En plus de l’augmentation du nombre de places en médecine, le nombre de places pour les licences et masters en soins infirmiers et techniques de santé a également été relevé à 8.360 en 2024, avec un objectif d’atteindre 11.900 places d’ici 2029. Par ailleurs, 16 nouveaux groupes de recherche et 4 laboratoires seront établis dans les Instituts supérieurs des professions infirmières.
Le ministre a également évoqué une augmentation progressive du nombre de postes de résidence pour les médecins spécialistes, avec une hausse annuelle de 100 postes pour les résidents contractuels et 50 pour les non contractuels, sur une période de cinq ans.
Cette stratégie vise à augmenter le nombre de professionnels de santé de 18 à 45 pour 10 000 habitants d’ici 2030, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé.
Cependant, le secteur fait face à des défis, notamment une crise dans le système d’enseignement en raison de la grève des étudiants en médecine lancée en décembre 2023. Les revendications des étudiants incluent l’amélioration de la formation clinique, une répartition équitable des stages et une meilleure orientation vers la spécialisation postuniversitaire.
De plus, le Maroc perd chaque année entre 600 et 700 médecins qui migrent vers d’autres pays, contribuant à la pénurie de personnel de santé et à une distribution inégale des ressources. Ces défis restent des enjeux cruciaux pour l’avenir du secteur de la santé au Maroc.