Ce samedi 11 janvier, un migrant syrien a perdu la vie en tentant de traverser la Manche, ce qui a conduit à une marche de protestation à Calais contre la politique de sécurité à la frontière franco-britannique, qualifiée de « mortifère » par les organisateurs. Plusieurs centaines de personnes ont participé à cette manifestation, dénonçant les conditions dangereuses auxquelles sont confrontés les migrants.
La victime, un jeune homme de 19 ans, faisait partie d’un groupe d’une soixantaine de personnes à bord d’une embarcation fragile. Le groupe a échoué à traverser la Manche au petit matin, et le corps du migrant a été retrouvé à l’intérieur du bateau, probablement écrasé par d’autres passagers lors du départ chaotique. Un homme de 33 ans, soupçonné d’avoir organisé la traversée, a été arrêté.
Les autorités britanniques ont exprimé leur tristesse face à cette tragédie et ont pointé du doigt les passeurs, qu’elles qualifient de criminels sans scrupules. Cependant, lors de la marche à Calais, les manifestants ont exprimé une toute autre vision des événements. Selon Majdouline Sbaï, députée européenne, les politiques actuelles sont responsables de transformer la mer en un cimetière, et vont à l’encontre des valeurs humaines et européennes. Les manifestants ont également dénoncé l’inhospitalité de certaines lois françaises et l’intensification des sécurités aux frontières, lesquelles, selon eux, poussent les migrants à prendre des risques encore plus grands pour tenter de rejoindre le Royaume-Uni.
La marche a été marquée par des symboles forts, comme un cercueil noir porté par des migrants, ainsi qu’une banderole avec les noms des personnes décédées en mer. En 2024, 77 migrants ont perdu la vie en tentant la traversée, un chiffre record depuis l’introduction des « small boats » en 2018. Le nombre de traversées a également augmenté, avec plus de 36 000 migrants arrivant en Angleterre l’année dernière, un accroissement de 25% par rapport à 2023.
Ces tragédies ajoutent à la pression sur le gouvernement britannique, particulièrement sur le Premier ministre Keir Starmer, alors que les enjeux migratoires ont été au cœur de la campagne électorale qui l’a porté au pouvoir.