Haïti : quinze ans après le séisme, la mémoire d’une tragédie toujours vive

Le 12 janvier 2010, Haïti a été frappée par l’un des plus dévastateurs séismes de son histoire. D’une magnitude de 7,3, la catastrophe a ravagé la première république noire indépendante, détruisant des milliers de vies, des foyers, et une part essentielle de son âme. Quinze ans plus tard, ce jour sombre demeure gravé dans la mémoire collective des Haïtiens. Les témoignages de ceux qui ont survécu à ce cataclysme continuent d’évoquer une douleur profonde, teintée d’une résilience inébranlable.

Pouchon, croisé à Bois Verna, raconte encore avec émotion : « C’était la première fois que je vivais un tel drame. Il a apporté tristesse et larmes. Chaque année, à cette date, le peuple haïtien ressent beaucoup de stress en se souvenant de cet événement. Perdre des proches qui étaient là pour vous soutenir, cela laisse un vide énorme. »

Le souvenir de ce jour tragique est particulièrement douloureux pour Julio, qui a perdu sa cousine, un pilier de sa vie. « C’est l’un des pires jours de ma vie, j’ai perdu des amis, des proches, et particulièrement ma cousine qui m’aidait à payer mes études. Ce jour-là reste gravé en moi à jamais. »

Paulémond, 63 ans, contremaître, raconte comment il a échappé de justesse à la catastrophe alors qu’il travaillait dans un bâtiment de deux étages : « J’avais à peine posé quelques blocs de pierre quand le tremblement de terre a frappé. Les secousses m’ont projeté en hauteur, puis j’ai dévalé en courant, recouvert de poussière. »

Daphné, elle aussi, garde un souvenir amer de ce moment de terreur. Elle a perdu un ami très cher et avoue : « Ce tremblement de terre a traumatisé presque tous les Haïtiens. Ce fut un événement marquant que nous ne voulons jamais revivre. »

Malgré le passage des années, les cicatrices laissées par cette tragédie ne se sont toujours pas refermées. Chaque témoignage témoigne de la douleur partagée par une nation entière, mais aussi de la force et de la volonté d’un peuple de se reconstruire après avoir été brisé.

AVEC RFI

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