Liban : Joseph Aoun élu président avec de grandes ambitions pour un pays en crise

Le général Joseph Aoun, chef de l’armée libanaise, a été élu président de la République du Liban hier, 9 janvier 2025, après plus de deux ans de vacance présidentielle. À 60 ans, il hérite d’un pays profondément dévasté, aux prises avec une économie en ruines, une crise politique intense et les cicatrices laissées par le conflit avec Israël et l’explosion du port de Beyrouth en 2020.

L’élection de Joseph Aoun intervient dans un contexte difficile où le Liban peine à se relever, non seulement de la guerre, mais aussi de la crise économique qui a débuté en 2019. Le pays fait face à un nombre élevé de réfugiés syriens et à la présence d’occupations israéliennes dans certaines zones.

Le nouveau président, décoré à 13 reprises et ayant survécu à deux blessures au combat, prend les rênes d’un Liban fragilisé, où les défis sont multiples et urgents. Il devra négocier la fragile trêve du 27 novembre avec Israël, dont la violation continue affecte la sécurité du pays. Le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban reste une priorité pour Aoun.

Joseph Aoun hérite d’une économie en ruines, avec un secteur bancaire en faillite et une classe politique minée par la corruption. Dans son discours d’investiture, il a exprimé ses ambitions de réformes profondes, en mettant l’accent sur des changements politiques, économiques et environnementaux pour redresser le pays. Il a également annoncé son intention de renforcer l’armée libanaise pour assurer la protection des frontières et lutter contre la contrebande et le terrorisme.

Sur le plan économique, le président Aoun a insisté sur la restitution des fonds des déposants bloqués par les banques depuis la crise de 2019. Il a également abordé la question sensible des armes du Hezbollah, soulignant que l’État libanais devait avoir le monopole de l’usage de la force, et a appelé à une discussion avec le groupe pour définir une stratégie de défense nationale face à l’occupation israélienne.

En matière de politique étrangère, il a exprimé son désir d’établir des relations équilibrées avec les pays arabes et de promouvoir une « neutralité positive » vis-à-vis des enjeux régionaux. Il a également évoqué la nécessité de renouer des discussions avec la Syrie pour résoudre les questions de souveraineté et de réfugiés de manière rationnelle.

Cependant, malgré ces grandes ambitions, le chemin s’annonce semé d’embûches pour Joseph Aoun. Son élection elle-même a été marquée par des tensions et une opposition à sa candidature en raison de la constitution. Finalement, sa victoire a été rendue possible grâce à un compromis avec le bloc chiite, notamment le Hezbollah et le Mouvement Amal, après des négociations intenses.

Les mois à venir permettront de voir si Joseph Aoun réussira à concrétiser ses promesses et à faire face aux défis politiques, économiques et sécuritaires du Liban.

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