La tension entre N’Djamena et Paris a franchi un nouveau seuil après des propos jugés « méprisants » par le président Emmanuel Macron. Le gouvernement tchadien a réaffirmé que la date de retrait des troupes françaises est désormais fixée au 31 janvier 2025 et qu’elle est « non négociable ».
Les récentes déclarations du président Macron lors de la conférence des ambassadeurs du 6 janvier ont provoqué l’indignation des autorités tchadiennes. Ces propos ont été vivement critiqués par le gouvernement, qui les considère comme un affront à l’intelligence des Africains et une négation de l’histoire. Le Premier ministre, Allah-Maye Halina, a rappelé que c’est depuis Fort Lamy (actuelle N’Djamena) que la première colonne militaire partait pour libérer la France du régime nazi en 1939.
Face à cette situation, le Tchad a pris la décision de mettre fin aux accords de défense avec la France, après de longues périodes d’attente et contre la volonté populaire. Le Premier ministre a annoncé que le processus de retrait des forces françaises devait être accéléré, avec la date limite du 31 janvier 2025 comme référence. Cette décision a été qualifiée de « non négociable ».
Le comité mis en place pour superviser la rupture des accords est désormais chargé de mener des discussions avec les autorités françaises pour garantir un retrait rapide et conforme à la date annoncée.
Les troupes françaises ont déjà commencé leur retrait en décembre 2024, suite à la rupture de coopération militaire décidée par N’Djamena. Environ 1 000 soldats sont actuellement en attente de rapatriement. Certaines bases, comme celle de Faya-Largeau au nord du pays, ont déjà été rétrocédées fin décembre, tandis que celle d’Abéché, à l’est, sera remise le 11 janvier. La plus grande base, celle d’Adji Kossey à N’Djamena, sera rendue à la fin du mois, marquant la fin d’une présence militaire de plus de 60 ans.