Lors de la présentation des vœux de Nouvel An le 6 janvier 2025, le Président de la Transition, le Général Assimi Goïta, a mis en avant les priorités du Mali, en soulignant la souveraineté, la sécurité et l’intégration régionale. Il a salué les progrès réalisés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), tout en dénonçant les tentatives de déstabilisation visant la région et en confirmant la sortie imminente du Mali de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Devant un large auditoire comprenant des représentants des familles fondatrices de Bamako, des leaders religieux et des membres de la société civile, le président Goïta a exprimé son admiration pour la résilience du peuple malien face aux défis auxquels il fait face, rendant hommage aux victimes du terrorisme et des récentes inondations. Il a aussi réaffirmé son engagement à lutter contre la corruption et à protéger la souveraineté nationale, appelant les Maliens à rester vigilants face aux complots extérieurs.
Dans son discours, il a particulièrement dénoncé les tentatives de déstabilisation dirigées contre les membres de l’AES, soulignant les avancées de l’intégration régionale, notamment la mise en place d’un passeport biométrique commun. Il a aussi réitéré l’intention du Mali de quitter la Cédéao, prévue pour le 28 janvier 2025, et de lancer une banque d’investissement régionale.
L’AES a déjà fait état, dans un communiqué du 22 décembre, de manœuvres extérieures et régionales visant à fragiliser l’organisation, entravant son progrès en matière de sécurité et d’économie. En réponse, l’AES a décidé de coordonner une défense commune, renforçant ainsi ses efforts pour éviter toute ingérence extérieure.
Malgré les pressions et appels à repousser leur sortie de la Cédéao, le Mali, le Burkina Faso et le Niger maintiennent leur décision de se retirer de l’organisation, marquant ainsi une rupture avec une institution jugée déconnectée des aspirations souverainistes de la région. Les discussions au sein de l’AES portent désormais sur l’intensification de la coopération régionale et la mise en œuvre de projets communs.
Parmi ces projets figure l’introduction prochaine d’un passeport biométrique commun, dont les spécifications ont été validées en novembre 2024 à Bamako. Ces documents faciliteront la circulation des personnes et renforceront la sécurité régionale. Les chefs d’État de l’AES doivent encore approuver les recommandations avant que ces passeports ne soient mis en circulation, probablement au second semestre 2025.
L’AES a également lancé la création d’une banque d’investissement commune et d’un fonds de stabilisation économique. Ces initiatives, financées par les trois États membres et leurs partenaires, visent à soutenir des projets d’infrastructure majeurs et à protéger les économies contre les crises externes. L’implémentation de ces projets est prévue pour 2026.
Ces démarches illustrent l’engagement de l’AES à relever les défis sécuritaires tout en renforçant une intégration régionale plus autonome et solidaire.