Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, a appelé les autorités françaises à adopter une attitude plus respectueuse envers l’Afrique. Dans une déclaration officielle, le gouvernement tchadien a vivement réagi aux propos tenus par Emmanuel Macron lors de la conférence des ambassadeurs d’hier 6 janvier 2025. Le président français avait affirmé que sans l’intervention de l’armée française, aucun pays africain ne serait aujourd’hui souverain.
Le gouvernement tchadien considère ces déclarations comme un signe de mépris envers l’Afrique. « Je le dis au nom de tous les gouvernements africains qui n’ont pas osé le dire publiquement : aucun d’entre eux ne serait aujourd’hui souverain sans l’armée française », avait déclaré Macron. Ces propos interviennent alors que la France se retire progressivement de plusieurs pays africains, dont le Tchad, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, qui affirment leur volonté de préserver leur souveraineté.
Le Tchad a tenu à préciser qu’il n’a aucun conflit avec la France ou le peuple français, mais souligne que l’Afrique, y compris le Tchad, a joué un rôle pas des moindres, dans la libération de la France. Le communiqué insiste sur le manque de reconnaissance envers les sacrifices des soldats africains, souvent négligés dans les hommages et les récompenses.
Il réfute également l’idée que la France ait apporté une contribution majeure à la construction de l’armée tchadienne, qui est le résultat de la résilience et du courage du peuple tchadien. Selon le gouvernement tchadien, l’armée du pays incarne la bravoure d’une nation qui a surmonté de nombreux défis malgré des moyens limités.
Enfin, le gouvernement tchadien appelle la France à respecter les aspirations des peuples africains à plus d’autonomie et d’indépendance. Il critique les interventions françaises passées, perçues comme motivées par des intérêts stratégiques plutôt que par un réel souci de contribuer au développement des pays africains.
Le 28 novembre 2024, le Tchad a décidé de mettre fin à ses accords militaires avec la France, jugeant ces accords obsolètes. Début décembre, la France a entamé le retrait de ses forces, incluant le rapatriement de sa flotte aérienne et le départ de plus d’une centaine de soldats, ainsi que la rétrocession de la base de Faya. Le retrait des troupes françaises stationnées à Abéché est prévu pour le 31 janvier 2025.
