Le président de l’Union des Forces Républicaines (UFR), Sidya Touré, a exprimé ses préoccupations concernant la gestion actuelle de la Guinée et a renouvelé son appel à un dialogue inclusif, lors d’une prise de parole hier, 4 janvier 2025, depuis l’étranger. Selon lui, la transition en cours depuis trois ans n’a pas apporté les changements escomptés, et les promesses économiques, telles que le projet Simandou 2040, restent irréalistes. L’ancien Premier ministre de Lansana Conté a insisté sur le fait que l’agriculture est la véritable clé du développement pour la Guinée.
Sidya Touré n’a pas hésité à critiquer le projet Simandou, soulignant que les promesses économiques faites par les précédents gouvernements à travers l’exploitation de la bauxite n’ont pas réellement profité à la Guinée. Il a rappelé que la Guinée exploite la bauxite depuis plus de 60 ans, mais les bénéfices pour le pays restent minimes.
« Nous sommes tristes pour notre pays. En observant ces trois années de transition, il est impossible de dire qu’il y a eu un réel changement. Le projet Simandou pour 2040 ? Pourquoi espérer un changement alors que cela fait des décennies que nous exploitons la bauxite ? Que nous avons des mines à Boké, Kindia, et Fria ? Ces régions, après exploitation, ne présentent que des trous. Nous ne sommes toujours pas capables de transformer nos ressources sur place. C’est l’agriculture qui devrait être notre priorité. Regardez la Côte d’Ivoire avec son cacao, où un million d’ivoiriens y participent. La Guinée doit retrouver la voie de l’agriculture, c’est là que réside l’avenir de notre pays. Le projet de coton que nous avons lancé en Haute-Guinée, qui concernait 200 000 personnes, est resté sans suite. Ce n’est pas ce type de vision que nous partageons pour la Guinée », a-t-il déclaré.
Il a également exprimé son mécontentement face à la situation actuelle du pays et a appelé les Guinéens à se mobiliser pacifiquement pour la manifestation prévue le 6 janvier 2025 à Conakry. Selon lui, les problèmes graves, tels que l’insuffisance d’eau et d’électricité, ne peuvent être résolus que par l’unité et le dialogue. Sidya Touré a souligné que les armes ne peuvent en aucun cas diriger un pays et que le seul moyen de sortir de cette impasse est de travailler ensemble.
« La Guinée traverse une situation désastreuse. En pensant aux tragédies récentes à N’Zérékoré, les pertes humaines sont innombrables, mais les préoccupations quotidiennes de nos citoyens, comme l’eau et l’électricité, restent ignorées. Les Guinéens ont trop de problèmes à résoudre, et cela ne pourra se faire que si nous unissons nos forces. Les armes ne peuvent pas gouverner un pays, c’est impensable. Nous avons demandé un dialogue pour avancer, mais rien ne change. Le 6 janvier, nous devons tous sortir, pacifiquement, pour exprimer notre désaccord. Nous espérons que 2025 ne sera pas une répétition de 2024 », a-t-il ajouté.