La dissolution de la Chambre des Mines du Mali intervient après plusieurs années de dysfonctionnements et des reports successifs des élections consulaires, prévues pour renouveler le bureau dirigé par Abdoulaye Pona, dont le mandat était expiré depuis 2016.
Créée en 2004 et réorganisée en 2018, la Chambre des Mines avait pour mission de représenter les acteurs du secteur minier malien. Cependant, elle a été confrontée à des difficultés majeures, notamment des insuffisances dans les textes organisant les élections, un manque de transparence dans la gestion du registre des membres et des accusations de gestion opaque sous la présidence d’Abdoulaye Pona. Ces problèmes ont conduit à une perte de confiance parmi les membres et à des blocages institutionnels, rendant impossible l’organisation d’élections crédibles. Pour remédier à cette situation, l’État a décidé de dissoudre la structure et de nommer un collège transitoire pour gérer les affaires jusqu’à l’organisation de nouvelles élections.
Le secteur minier, et en particulier l’or, est crucial pour l’économie malienne. En 2024, le pays a maintenu sa position de troisième producteur d’or en Afrique, avec une production de 57,3 tonnes, bien que cette quantité marque une baisse par rapport aux 66,5 tonnes produites en 2023. Cette diminution est due à l’épuisement des réserves dans certaines mines et à des difficultés opérationnelles pour les entreprises minières.
L’or reste la principale source d’exportation du Mali, représentant environ 70 % des exportations et contribuant à 25 % des recettes fiscales. En 2024, les exportations d’or ont rapporté plus de 1 926 milliards de francs CFA, soulignant l’importance de cette ressource pour l’économie du pays.
Réformes et tensions avec les compagnies minières
En 2023, le gouvernement malien a adopté un nouveau code minier pour augmenter la part de l’État dans les projets miniers, passant de 20 % à 35 %. Cette réforme vise à renforcer la souveraineté du pays sur ses ressources naturelles et à maximiser les retombées économiques du secteur aurifère.
Cependant, cette initiative a provoqué des tensions avec plusieurs compagnies minières internationales, notamment Barrick Gold (Canada) et Resolute Mining (Australie), qui exploitent respectivement les mines de Loulo-Gounkoto et de Syama. Les négociations actuelles portent sur la révision des conventions minières existantes pour les adapter aux nouvelles dispositions légales, un processus délicat qui nécessite de concilier les intérêts du Mali avec ceux des investisseurs étrangers.
La réorganisation de la Chambre des Mines s’inscrit dans ce contexte et devrait contribuer à soutenir les réformes du secteur minier engagées par les autorités maliennes.