Les tensions diplomatiques entre la France et plusieurs pays africains, en particulier ceux de l’Afrique de l’Ouest, ont pris une tournure décisive ces dernières semaines. En effet, plusieurs nations, dont la Côte d’Ivoire, ont exprimé leur volonté de voir les bases militaires françaises quitter leur sol. Cette annonce a été faite par le président ivoirien, Alassane Ouattara, qui, lors de son adresse à la Nation, a confirmé la décision de son gouvernement de demander le départ des troupes françaises présentes sur le territoire ivoirien.
Ce geste s’inscrit dans un contexte plus large où les relations entre la France et certains pays de la région sont marquées par une désaffection croissante envers l’influence de l’ancienne puissance coloniale. Depuis le coup d’État au Mali, suivi de la montée des tensions au Burkina Faso et au Niger, le retrait des forces françaises s’est imposé comme une revendication populaire dans ces pays. La Côte d’Ivoire, autrefois un bastion de l’influence française en Afrique, semble désormais tourner la page d’une époque marquée par des relations étroites avec l’Hexagone.
Le président Ouattara, qui a longtemps été considéré comme un proche allié de la France, a ainsi pris une position ferme en annonçant la fin de la coopération militaire avec l’armée française. Cette décision reflète la volonté d’Abidjan de prendre davantage de distance avec son ancien colonisateur et de chercher des alliances plus diversifiées et indépendantes pour garantir la sécurité et le développement du pays.
Jean-Luc Mélenchon, leader du mouvement politique La France Insoumise, a rapidement réagi à cette annonce. Sur son compte X (anciennement Twitter), il a exprimé son soutien à la décision d’Ouattara, tout en affirmant que « l’armée française est expulsée de Côte d’Ivoire par celui qu’elle avait installé au pouvoir », faisant référence à l’appui de la France au maintien de Ouattara à la présidence après la crise post-électorale de 2010. Il a ajouté : « Il est temps pour la France de passer à d’autres relations avec les peuples d’Afrique », soulignant la nécessité de revoir le modèle diplomatique français vis-à-vis du continent africain.
L’expulsion de l’armée française de Côte d’Ivoire, si elle se confirme, marquerait un tournant majeur dans les relations franco-ivoiriennes, un changement de paradigme qui pourrait se répercuter sur l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. Le retrait des forces militaires françaises, qui étaient présentes dans le pays depuis la guerre civile de 2002, pourrait bien signaler le début d’une nouvelle ère de coopération entre la Côte d’Ivoire et d’autres puissances internationales, tout en mettant un terme à une présence militaire qui a longtemps été perçue comme un symbole de la domination coloniale.
Cette évolution est à mettre en parallèle avec d’autres événements similaires dans la région, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger, où des sentiments anticoloniaux ont pris de l’ampleur, entraînant des décisions similaires. La France, qui a longtemps joué un rôle de gendarme en Afrique, se trouve désormais confrontée à un rejet de plus en plus marqué de son influence militaire et politique sur le continent.
Si cette tendance se poursuit, il est fort probable que les relations entre la France et l’Afrique de l’Ouest connaissent une réorientation radicale dans les années à venir, marquée par de nouvelles alliances et une redéfinition des rapports de force.