Le 3 janvier 2025, Emmanuel Macron a réuni le nouveau gouvernement de François Bayrou à l’Élysée pour leur premier Conseil des ministres de l’année. Le Premier ministre a exprimé son souhait de voir un gouvernement axé sur « réconciliation, action, stabilité », malgré l’absence de majorité à l’Assemblée nationale. François Bayrou, qui a pris la place d’un prédécesseur resté en poste seulement trois mois, est confronté à un défi de taille pour maintenir l’unité du gouvernement et assurer sa stabilité, notamment en raison de l’absence de soutien massif au sein du parlement.
Avant ce conseil, les ministres ont débuté leur journée par un petit-déjeuner traditionnel au ministère de l’Intérieur. François Bayrou a encouragé ses ministres à rester unis pour surmonter les obstacles à venir. Il a confié qu’un « chemin pour sortir de cette période d’instabilité » était à leur portée, mais qu’il restait fragile. Le Premier ministre espère aussi compenser l’absence de majorité en s’appuyant sur des figures politiques expérimentées, comme les anciens Premiers ministres Elisabeth Borne et Manuel Valls, ainsi que des ministres proches de la gauche comme Eric Lombard et François Rebsamen.
Les discussions lors du premier Conseil des ministres ont porté sur la nécessité urgente d’adopter une loi de finances, essentielle pour permettre à la France de fonctionner correctement. En l’absence de budget, des services vitaux, notamment pour les quartiers populaires, ne peuvent être financés, a averti Catherine Vautrin, ministre du Travail et de la Santé. D’autres ministres ont mis l’accent sur l’importance de cette loi pour débloquer des projets cruciaux, comme la baisse du prix de l’électricité et des mesures pour Mayotte, un département en grande difficulté.
Le texte sur Mayotte, qui devait initialement être discuté lors de ce Conseil des ministres, sera présenté la semaine suivante, sans que ce retard n’affecte son examen par le Parlement prévu pour le 13 janvier.
Ce premier Conseil des ministres s’est aussi marqué par une attention particulière du président Macron sur la gouvernance du nouveau gouvernement, avec un message exhortant à un compromis pour maintenir la croissance économique, l’attractivité de la France, et la stabilité financière. Une nouvelle porte-parole, Sophie Primas, ancienne sénatrice des Républicains, a été désignée pour rendre compte de cette réunion à l’Élysée.
Les tensions entre François Bayrou et Emmanuel Macron, notamment en raison du rôle de ce dernier dans la nomination du Premier ministre, ont été partiellement apaisées par un déjeuner de préparation, la veille, en vue de la déclaration de politique générale de François Bayrou devant l’Assemblée nationale prévue pour le 14 janvier.