Corée du Sud : les premières dépouilles remises aux familles après le crash meurtrier

Les premières dépouilles des 179 victimes du pire crash aérien survenu sur le sol sud-coréen ont été remises aux familles ce mardi, alors que les enquêteurs poursuivent leurs efforts pour déterminer les causes de l’accident du Boeing 737-800 de Jeju Air, survenu deux jours plus tôt.

Les autorités ont commencé à analyser les deux boîtes noires extraites de l’appareil, a annoncé le vice-ministre chargé de l’aviation, Joo Jong-wan, tandis qu’une équipe d’investigation américaine, incluant des représentants de Boeing, est arrivée sur les lieux du drame à Muan (Sud-Ouest).

Le 29 décembre au matin, un Boeing 737-800 de Jeju Air, en provenance de Bangkok, a atterri sur le ventre avant de percuter violemment un mur en bout de piste. Sous l’impact, l’appareil a été sectionné en deux et a pris feu. À bord, 181 personnes, dont six membres d’équipage, se trouvaient à bord. Seules une hôtesse et un steward ont survécu. Le pays a décrété une semaine de deuil national, du lundi au dimanche inclus.

« Sur les 179 victimes, quatre dépouilles ont été remises aux familles pour leurs funérailles », a indiqué le ministre des Transports, Park Sang-woo, depuis l’aéroport de Muan. Il a ajouté que les obsèques de 28 corps identifiés pourraient commencer à 14h00, heure locale (05h00 GMT), « avec le consentement des familles ». Les pompiers avaient averti que l’identification des victimes serait complexe, en raison de la violence de l’accident ayant laissé l’avion « presque entièrement détruit ».

Les proches des défunts, qui attendent sur place depuis dimanche, sont de plus en plus impatients et certains expriment leur colère face à l’attente. Le président intérimaire Choi Sang-mok a qualifié ce drame de « tournant » pour la République de Corée, appelant à une révision complète des systèmes de sécurité aérienne.

« Je prie pour votre repos éternel », disait l’un des messages déposés sur place. Une famille a perdu neuf membres dans cette catastrophe, selon la chaîne locale KBC. Le doyen du vol, âgé de 78 ans, voyageait avec sa femme, ses deux filles, un de ses beaux-fils et quatre petits-enfants pour fêter son anniversaire à l’étranger pour la première fois, d’après KBC. Seul le mari de l’une de ses filles, qui ne pouvait pas les accompagner, a survécu.

Des lieux de commémoration ont été installés dans tout le pays, notamment à Séoul. À l’aéroport de Muan, des familles se sont réunies mardi pour construire un nouvel autel entouré de fleurs blanches et noires.

Collision aviaire, dysfonctionnement, mur ?

L’accident du Boeing 737-800 soulève plusieurs questions, notamment en raison de l’atterrissage sur le ventre de l’avion, suggérant un possible dysfonctionnement du train d’atterrissage. Les autorités sud-coréennes ont lancé une « inspection complète » de tous les Boeing 737-800 utilisés par des compagnies locales. Un autre appareil du même modèle de Jeju Air avait également rencontré un problème de train d’atterrissage lundi matin et avait dû faire demi-tour après son décollage.

Une collision avec un oiseau, souvent redoutée par les pilotes, est également envisagée pour expliquer l’accident. La tour de contrôle de l’aéroport de Muan avait alerté l’équipage de l’avion trois minutes avant le crash, évoquant un possible danger aviaire. Le pilote avait alors émis un message d’alerte (« mayday ») avant l’atterrissage d’urgence.

Cependant, certaines critiques portent sur l’architecture de l’aéroport, notamment sur le mur en bout de piste que l’avion a heurté. « Normalement, il n’y a pas d’obstacle solide à cet endroit. La présence de cette structure a conduit à la collision et à l’incendie de l’avion », a déclaré Kim Kwang-il, professeur en sciences aéronautiques à l’université de Silla et ancien pilote.

Le vice-ministre Joo Jong-wan a précisé que cette barrière est un localisateur, un système d’aide à la navigation, qui ne suit pas de « conception standard ou uniforme ».

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