Dans un style incisif et sans détours, le député Léon Comlan Ahossi des Démocrates a décoché une série de flèches acérées à l’endroit de Luc Atrokpo, maire de Cotonou et président de l’Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB). Selon Ahossi, Atrokpo ne serait qu’un « maire par la volonté du président Talon », dépourvu du charisme nécessaire pour succéder à une figure emblématique comme Léhady Soglo.
Un maire fantôme à Cotonou ?
« Personne ne le connaît vraiment à Cotonou », déplore Ahossi. Le député va plus loin, affirmant que le parcours d’Atrokpo est marqué par des intrigues politiques, ayant écarté des candidats plus compétents pour s’emparer de la mairie. Mais ce qui semble le plus irriter le vice-président de l’Assemblée nationale, c’est l’absence de proximité du maire avec les citoyens. « On lui écrit, il ne répond même pas », martèle-t-il, illustrant un manque de considération pour les doléances locales.
Un président de fondations suspect ?
Le député ne s’arrête pas là. Il critique ouvertement les activités d’Atrokpo à la tête de l’ANCB et de sa fondation, suggérant une gestion opaque. Avec une ironie mordante, Ahossi établit un parallèle douteux entre Atrokpo et des figures controversées telles que Bill Gates ou Jacques Chirac, soulignant que ces « grands présidents de fondations » traînent souvent des casseroles. Où trouve-t-il son argent ? Une question lancée comme une grenade à fragmentation dans le débat public.
Une ambition présidentielle moquée
Mais le coup de grâce vient de l’évocation des ambitions présidentielles d’Atrokpo. Ahossi n’y voit qu’un symptôme du déclin de la République : « Notre République est tombée si bas ! » Une déclaration qui en dit long sur le mépris de l’opposant pour une éventuelle candidature d’un maire qu’il juge inapte à ses fonctions actuelles.
La vertu selon Ahossi : une rareté politique ?
Fidèle à son rôle d’opposant, Ahossi termine en taclant certains de ses collègues qui, selon lui, ont troqué leurs critiques initiales contre un confort matériel offert par la mouvance présidentielle. Lui, dit-il, préfère rester droit dans ses bottes : « L’homme ne vit pas seulement pour le pain. »
Entre vitriol et vérité : quel avenir pour Atrokpo ?
Ces propos acerbes d’Ahossi mettent en lumière des interrogations légitimes sur la gestion et les ambitions de Luc Atrokpo. Mais ils soulignent aussi les fractures au sein du paysage politique béninois, où les accusations fusent plus vite que les réponses concrètes. Si le maire de Cotonou espère briguer la présidence, il devra d’abord convaincre qu’il peut gérer une ville avant de prétendre gouverner un pays. Pour l’instant, ses opposants semblent davantage inspirés par sa chute que par son succès.