L’Allemagne a officiellement lancé sa campagne électorale ce 27 décembre 2024, suite à la décision du président Frank-Walter Steinmeier de dissoudre le parlement et de programmer des élections législatives anticipées pour le 23 février 2025, dans un contexte économique difficile.
Cette campagne, avancée de sept mois par rapport à la date prévue initialement, est la conséquence de la rupture de la coalition gouvernementale du chancelier social-démocrate Olaf Scholz. Actuellement, les sondages prédisent une large victoire pour la CDU, dirigée par Friedrich Merz, qui obtient 32 % des intentions de vote, suivie de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) à 19 %, du SPD à 15 %, et des Verts à 13 %.
Dans l’intervalle, Frank-Walter Steinmeier a rappelé que la démocratie allemande fonctionnait même pendant cette période de transition. Bien que le gouvernement en place et le parlement continuent de fonctionner, aucune nouvelle décision ne peut être prise sans le soutien de l’opposition, faute de majorité.
La crise politique a débuté le 6 novembre dernier, avec le limogeage du ministre des Finances libéral par Olaf Scholz, en raison de divergences insurmontables sur la politique économique et budgétaire. Sans majorité, Scholz a demandé un vote de confiance au Bundestag mi-décembre, qui a abouti à la dissolution du parlement et à la convocation des élections anticipées, confirmées par Steinmeier.
Lors de son discours, le président a souligné que la situation économique incertaine, marquée par la menace d’une récession, rendait indispensable un gouvernement stable et des majorités fiables au parlement pour faire face aux défis actuels. Il a également évoqué les préoccupations liées à la sécurité, l’immigration et les conflits internationaux, notamment en Ukraine et au Moyen-Orient.
L’attaque terroriste du marché de Noël à Magdebourg le 20 décembre, qui a fait plusieurs victimes, a exacerbé les tensions autour de l’immigration et de la sécurité. L’AfD a utilisé cet événement pour demander la fermeture des frontières, accentuant les débats sur ces questions. Le gouvernement a promis une enquête approfondie et Olaf Scholz a appelé à l’unité nationale face à cette tragédie.
Enfin, Frank-Walter Steinmeier a exprimé son souhait que la campagne électorale se déroule de manière juste et transparente, condamnant toute forme de violence et de haine.