Autrefois considérée comme perdue, la calèche préférée de l’empereur austro-hongrois François-Joseph est désormais exposée à Vienne, au Musée du palais de Schönbrunn, depuis octobre dernier. Elle est devenue une attraction incontournable à l’approche de Noël dans l’ex-capitale impériale.
Cette calèche noire, sobre mais élégante, permettait à l’empereur de rester bien visible de ses sujets lors de ses trajets quotidiens. Bien que simple en apparence, elle fait partie des plus grandes collections mondiales du musée des carrosses. Contrairement aux autres pièces de la collection, souvent opulentes, ce véhicule reflète la modestie de François-Joseph, époux de l’illustre impératrice Sissi.
Après la chute de la monarchie en 1918, une centaine de carrosses précieux furent préservés pour la postérité. Ces véhicules ont échappé à la destruction, notamment lors des bombardements alliés de 1945. La calèche, surnommée Victoria, a été retrouvée en 1998 dans un état de délabrement avancé, mais après 20 ans de restauration, elle a retrouvé sa splendeur d’antan.
Le conservateur Mario Döberl rappelle que ces carrosses, témoins de l’histoire impériale, étaient des symboles puissants de propagande, mais aussi des cibles faciles pour d’éventuels attentats. Le peuple autrichien s’alignait souvent le long des routes pour voir passer l’empereur, un événement immortalisé sur de nombreuses cartes postales.
Un autre objet notable de la collection est le corbillard impérial, utilisé lors des funérailles de l’empereur François-Joseph et de l’impératrice Élisabeth. Ce véhicule morbide, construit en 1876, a été vu pour la dernière fois en 1989, lors des obsèques de l’impératrice Zita.
La richesse des décorations de ces carrosses impressionne les visiteurs, comme le souligne Fabian Daubner, un touriste émerveillé par la taille et la beauté de ces œuvres d’art en mouvement.