Les autorités japonaises prévoient d’envoyer à Google une ordonnance de cessation et d’abstention en raison de pratiques présumées contraires à la législation antitrust, marquant ainsi la première action de ce type contre un géant technologique américain, a indiqué une source gouvernementale le 23 décembre 2024.
La Japan Fair Trade Commission (JFTC) accuse Google d’avoir enfreint la législation en imposant des « transactions assorties de conditions contraignantes » aux fabricants de smartphones Android au Japon. Plus précisément, la JFTC affirme que Google a forcé l’installation de son magasin d’applications, Google Play, en le liant à l’obligation d’intégrer son navigateur Chrome.
Google Play étant devenu indispensable, « les appareils Android sont quasiment invendables sans lui », a déclaré la source à l’AFP. La commission estime aussi que Google a proposé des incitations financières pour inciter les fabricants de smartphones à exclure les applications de recherche concurrentes, une pratique jugée « déloyale » selon la loi antitrust japonaise.
La JFTC a précisé qu’une lettre de cessation et d’abstention serait envoyée à Google, dans l’attente d’une audience. Cette action représente une mesure « assez forte » et constitue la première prise de position contre les géants américains de la technologie, les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft).
Pour l’heure, Google Japon n’a pas commenté cette accusation.
Google fait face à des enquêtes antitrust également aux États-Unis et en Europe. En novembre dernier, le gouvernement américain a demandé à un juge de démanteler Google en forçant la vente de son navigateur Chrome. De son côté, la Commission européenne a recommandé l’an dernier que Google vende certaines de ses activités, sous peine d’une amende pouvant atteindre 10 % de son chiffre d’affaires mondial.
