Une nouvelle découverte de pétrole offshore au large du Maroc suscite des espoirs pour l’entreprise britannique Europa Oil & Gas, mais elle pourrait aussi entrer en contradiction avec les ambitions climatiques du pays et ses besoins énergétiques croissants.
La société pétrolière a annoncé avoir trouvé des réserves estimées à 1 milliard de tonnes de pétrole dans le bassin d’Agadir, plus précisément dans la zone du permis d’Inzegane. Ce permis couvre plus de 11 220 kilomètres carrés et se situe à proximité des côtes de Tarfaya, Sidi Ifni et Tan-Tan, un emplacement stratégique qui pourrait faire du Maroc un acteur majeur du développement énergétique dans la région.
Europa Oil & Gas détient 75 % de ce permis, tandis que les 25 % restants sont détenus par le Maroc. Cette découverte intervient après une année difficile pour l’entreprise, marquée par des coûts élevés et des pertes financières, entraînant une chute de la valeur de ses actions. Cependant, la proximité du site avec les îles Canaries (200 kilomètres) et la frontière maritime espagnole (100 kilomètres) pourrait renforcer la position de la société sur le marché.
Pour le Maroc, cette découverte constitue un léger renfort pour son portefeuille énergétique. Elle s’inscrit dans la stratégie nationale visant à réduire les importations d’énergie et à exploiter les ressources internes pour soutenir la croissance économique. En dépit de sa dépendance actuelle aux importations énergétiques, le Maroc cherche à diversifier ses sources d’énergie, en investissant dans les énergies renouvelables tout en continuant à explorer les combustibles fossiles.
Bien que les réserves de pétrole du Maroc soient limitées, sa proximité avec les marchés européens, notamment l’Espagne, et son intérêt croissant pour l’énergie en Afrique, renforcent sa position comme un centre régional d’investissement et de collaboration. Toutefois, la question environnementale pourrait devenir un enjeu majeur à mesure que le pays poursuit son chemin vers l’autosuffisance énergétique. À cet égard, l’Espagne a fait des découvertes similaires ces dernières années, mais a choisi de privilégier l’énergie verte plutôt que l’exploitation de ses ressources fossiles.
En 2022, le secteur de l’exploration pétrolière au Maroc a attiré 25 millions d’euros (environ 280 millions de dirhams) d’investissements au cours des neuf premiers mois, selon l’Office national des hydrocarbures marocain (ONHYM).