Le Sénégal, l’un des pays africains les plus affectés par la migration irrégulière, a vu de nombreuses tragédies liées aux déplacements illégaux ces dernières années. À l’occasion de la Journée internationale des migrants, célébrée chaque 18 décembre, Amadou Cherif Diouf, Secrétaire d’État aux Sénégalais de l’Extérieur, a lancé un appel à la réflexion sur les enjeux de la migration dans un message publié sur X (anciennement Twitter).
« L’Homme, par essence, est un migrant. Depuis toujours et pour diverses raisons, les populations ont été en mouvement à travers le monde », a-t-il déclaré. Il a souligné que cette journée représente une opportunité pour aborder de manière réaliste et sans complaisance ce phénomène universel qu’est la migration.
Le Secrétaire d’État a mis en lumière les lourdes conséquences de la migration irrégulière, qui ont frappé le Sénégal ces dernières décennies. « La migration irrégulière a provoqué des drames dont les mémoires restent vives dans notre pays », a-t-il rappelé, faisant écho aux nombreuses pertes humaines survenues lors de tentatives de traversée de la mer.
S’inscrivant dans le cadre de la Vision 2050, Amadou Cherif Diouf a plaidé pour des conditions permettant aux jeunes sénégalais de s’épanouir sur leur territoire. « Nous devons créer un environnement favorable à la création d’emplois décents, tant pour les hommes que pour les femmes, afin que l’épanouissement des jeunes soit une réalité au Sénégal », a-t-il affirmé.
Il a également insisté sur l’importance de mettre en place des voies migratoires sûres et régulières. « À travers la transformation systémique de notre pays, la migration deviendra un choix, et non une nécessité. Les migrants emprunteront alors des voies sûres et ordonnées, au lieu de risquer leurs vies sur des trajets dangereux », a-t-il précisé.
Le Sénégal, confronté chaque année à un afflux important de migrants, voit des milliers de ses citoyens tenter la traversée maritime vers les îles Canaries, en Espagne. Ce phénomène tragique engendre des drames, comme le naufrage d’une embarcation en septembre 2024 au large de Mbour, qui a coûté la vie à au moins 39 personnes. Le même mois, une pirogue à la dérive, contenant une trentaine de corps en décomposition, a été retrouvée à environ 70 km des côtes de Dakar. En février 2024, plus de vingt corps ont été récupérés après le naufrage d’un bateau de migrants près de Saint-Louis, au nord du pays.
