Les États-Unis ont salué la décision historique de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a approuvé, lors de sa 66e session ordinaire à Abuja ce dimanche, la création d’un Tribunal spécial pour juger les responsables des violations des droits humains commises sous le régime de Yahya Jammeh en Gambie.
Ce tribunal, inédit dans la région, a pour objectif de rendre justice pour les crimes perpétrés entre juillet 1994 et janvier 2017, une période marquée par des actes de torture, des exécutions extrajudiciaires et des disparitions forcées sous la présidence de Jammeh. La décision fait suite aux recommandations de la Commission vérité, réconciliation et réparations (TRRC), qui, dans son rapport de novembre 2021, avait appelé à des poursuites contre les principaux responsables.
Le tribunal, qui sera basé en Gambie, combinera des éléments du droit national et international. En cas de menaces sécuritaires, des audiences pourront se tenir dans d’autres pays. Il s’appuiera sur des magistrats gambiens, régionaux et internationaux pour garantir son indépendance et son impartialité.
Le département d’État américain, par la voix de son porte-parole Matthew Miller, a exprimé ses félicitations à la Gambie pour son engagement à affronter son passé et a salué le rôle central de la Cédéao dans cette avancée. « Cette initiative illustre le leadership régional en matière de justice et de droits humains », a déclaré M. Miller.
Le président gambien, Adama Barrow, a qualifié cette décision de « tournant majeur » pour son pays, tandis que le ministre de la Justice a réaffirmé la détermination du gouvernement à garantir la réconciliation et la réparation des victimes.
Les États-Unis ont réitéré leur engagement à soutenir la Cédéao et la Gambie dans leurs efforts pour instaurer une paix durable en Afrique de l’Ouest, tout en insistant sur l’importance de garantir la justice et la responsabilité pour les crimes passés.