Face à l’escalade du terrorisme en Afrique de l’Ouest, la Cédéao intensifie ses efforts pour lutter contre les groupes jihadistes, en accélérant le déploiement d’une force régionale dédiée à la sécurité, prévue pour 2025.
Hier, dimanche 15 décembre, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao s’est tenue à Abuja, au Nigéria, pour discuter des défis sécuritaires majeurs de la région, avec un accent particulier sur la menace terroriste qui reste au cœur des préoccupations.
En raison de la multiplication des attaques menées par des groupes jihadistes dans plusieurs pays de la sous-région, les dirigeants ouest-africains ont décidé de précipiter la mise en place de cette force régionale anti-terrorisme, qui devrait être opérationnelle dès 2025.
Cette initiative repose sur le prolongement et le renforcement du Plan d’action 2020-2024 pour l’éradication du terrorisme, qui sera ajusté en fonction de l’évolution des menaces sécuritaires. Une réunion des ministres des Finances et de la Défense sera organisée pour définir les modalités de financement de cette force, essentielle pour contrer les dangers croissants des groupes armés terroristes dans la région.
Lors de la conférence, les efforts de coopération régionale dans la lutte contre le terrorisme ont été salués, notamment à travers l’Initiative d’Accra et la Force multinationale mixte du bassin du lac Tchad. La Commission de la Cédéao a été chargée de renforcer son soutien aux initiatives en cours.
Cette décision fait suite aux discussions menées par le Comité des Chefs d’État-Major de la Cédéao (CCDS) en août dernier, au cours desquelles les chefs militaires ouest-africains avaient réaffirmé leur volonté de lutter contre le terrorisme pour préserver la stabilité démocratique de la région.
Lors de la 42e réunion du CCDS, qui s’est tenue du 7 au 9 août 2024 sous la présidence du général Christopher Musa, chef d’état-major de la défense du Nigéria, la coopération régionale pour lutter contre le terrorisme a été identifiée comme une priorité absolue. Les chefs militaires ont souligné l’importance de renforcer la coopération en matière de renseignement et de coordination pour contrer le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.
« Aucune nation ne peut relever seule ces défis. Notre force réside dans notre unité et notre détermination collective à protéger la stabilité et la gouvernance démocratique en Afrique de l’Ouest », avait déclaré le général Musa.
Un des points majeurs de cette réunion a été l’approbation d’une mission de sécurité en Sierra Leone, composée de 1 200 hommes, pour soutenir les efforts nationaux dans la lutte contre les groupes armés terroristes. Cette mission fait suite à une directive de l’Autorité des chefs d’État de la Cédéao prise lors de son 64e sommet ordinaire en décembre 2023.
Le CCDS a également réaffirmé son engagement à activer la Force en attente de la Cédéao (ESF), qui comptera 5 000 hommes, dont une brigade antiterroriste de 1 650 hommes en priorité. Cette force sera essentielle pour répondre rapidement et efficacement aux menaces terroristes qui pèsent sur la région.