Selon le dernier rapport mondial de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), publié ce 13 décembre 2024, les Africains représentaient 31% de toutes les victimes de la traite transfrontalière des êtres humains en 2022. Le rapport souligne une crise croissante de la traite des êtres humains en Afrique, aggravée par la pauvreté, les conflits et le changement climatique.
La plupart des victimes africaines sont trafiquées à l’intérieur du continent, où l’insécurité et les effets du changement climatique accroissent les vulnérabilités. Les enfants sont particulièrement touchés, étant souvent victimes de travail forcé, d’exploitation sexuelle et de mendicité forcée.
La directrice exécutive de l’ONUDC, Ghada Waly, a souligné que les criminels exploitent de plus en plus le travail forcé, notamment pour des escroqueries en ligne et des cyberfraudes, tandis que les femmes et les filles sont particulièrement exposées à l’exploitation sexuelle et à la violence sexiste.
Le rapport mondial 2024 indique également une hausse de 25% du nombre de victimes détectées en 2022 par rapport aux chiffres de 2019, avant la pandémie. Le nombre de victimes de travail forcé a augmenté de 47% entre 2019 et 2022, et la traite des enfants a également progressé de 31%, avec une hausse de 38% des filles victimes.
Les femmes et les filles représentent toujours la majorité des victimes de la traite (61% des victimes détectées en 2022), avec 60% des filles exploitées sexuellement. Les garçons, quant à eux, sont principalement victimes de travail forcé (45%).
Le rapport met également en lumière la recrudescence de la traite à des fins de criminalité forcée, notamment pour les escroqueries en ligne, qui sont passées de 1% des victimes détectées en 2016 à 8% en 2022.
L’ONUDC appelle à des mesures renforcées pour lutter contre la traite des êtres humains, soulignant l’importance d’une coopération internationale accrue pour sauver les victimes et garantir un soutien aux survivants.