Le Sénégal est en train d’élaborer un nouveau plan pluriannuel pour la gestion des inondations, qui devra être en phase avec les principes et la vision du référentiel Sénégal 2050. Ce plan mettra l’accent sur l’efficience, l’innovation, la durabilité, la responsabilité et la culture du résultat, selon le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
Lors d’une réunion à Dakar ce jeudi, le Comité National de Gestion des Inondations (CNGI), présidé par Cheikh Tidiane Dieye, a dressé un bilan de l’hivernage 2024 et esquissé les grandes lignes des projets d’assainissement à venir.
Dans son discours introductif, le ministre a souligné l’ampleur des défis posés par les inondations de cette année. « Avec des pluies exceptionnelles de 100 mm et des crues dévastatrices, plusieurs régions, dont Bakel, Kédougou et Saint-Louis, ont été gravement touchées », a-t-il déclaré.
En plus des pertes matérielles, ces inondations ont perturbé les services de base comme l’eau et l’électricité et entravé la mobilité. En réponse, des mesures d’urgence ont été prises, telles que la distribution de vivres et la lutte contre les maladies liées à l’eau.
Le gouvernement a mobilisé 8 milliards de FCFA pour soutenir les populations sinistrées, a précisé M. Dieye.
Il a également salué le succès de l’initiative Sétal sunu réew (assainir notre pays en wolof), qui a mobilisé près de 41 000 citoyens à travers le pays. Cette opération a permis de curer plus de 50 000 mètres de réseaux d’assainissement et d’embellir 550 lieux publics. « Grâce à cette mobilisation citoyenne, nous avons constaté une réduction des inondations dans plusieurs zones », a-t-il ajouté.
Vers une nouvelle stratégie pour 2025-2029
En préparant l’avenir, le CNGI a mis en avant la nécessité d’une gestion des inondations plus résiliente et durable. Parmi les priorités, le ministre a souligné l’importance d’élaborer une stratégie nationale qui intègre les défis climatiques, les financements innovants et l’implication des communautés locales.
Le plan d’action du CNGI se concentrera sur plusieurs axes stratégiques visant à renforcer la résilience face aux inondations. Il prévoit la construction de digues pour protéger les zones habitées et le relogement des populations résidant dans des zones à risque.
Une révision des textes régissant le CNGI sera également envisagée afin de renforcer ses capacités de coordination et d’optimiser les efforts. Par ailleurs, une attention particulière sera portée à l’amélioration des systèmes de prévision climatique et à la cartographie des zones inondables, outils essentiels pour mieux anticiper les crises et protéger les populations.
Enfin, le plan encouragera l’économie circulaire, notamment à travers la valorisation des eaux pluviales, qui pourraient être utilisées pour l’irrigation agricole, contribuant ainsi à une gestion plus durable des ressources en eau.
Le ministre a insisté sur la nécessité d’aligner ces efforts avec le référentiel Sénégal 2050, qui promeut une planification basée sur l’efficience, l’innovation et la durabilité. « Nous devons adopter de nouvelles stratégies et anticiper les défis du changement climatique », a-t-il souligné.
Cheikh Tidiane Dieye a également félicité tous les acteurs impliqués, qu’il s’agisse des autorités locales, des structures opérationnelles ou des citoyens. « Grâce à cette collaboration, nous avons pu réduire la vulnérabilité des populations et poser les bases d’une gestion plus efficace des inondations », a-t-il conclu.
