La cérémonie de remise de diplômes des 85 experts en ingénierie du Genre a eu lieu le samedi 7 décembre 2024 à Abidjan, marquant l’achèvement de la 7e promotion de la Formation en ingénierie du Genre, un programme dirigé par la Chaire UNESCO « Eau, Femmes et Pouvoir de Décisions » (CUEFPOD).
Ce programme de formation, fondé en 2017 sous la direction de l’ex-ministre ivoirienne de la Femme, Mme Euphrasie Kouassi Yao, titulaire de la Chaire, vise à promouvoir l’égalité des chances entre hommes et femmes, tout en intégrant des enjeux liés à l’environnement, à la paix et au développement durable, informe APA.
Pour lui, depuis sa création, plus de 400 experts, venant de pays tels que la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Sénégal, le Mali, le Tchad, le Gabon et le Canada, ont été formés. Ces diplômés occupent aujourd’hui des positions stratégiques dans divers secteurs publics et privés ainsi que dans des organisations internationales.
Mme Kouassi Yao a expliqué que cette formation incarne la politique de genre mise en place par la Côte d’Ivoire, politique qui considère le genre comme une expertise. « Le genre est un cadre stratégique pour comprendre et corriger les inégalités entre les sexes, en vue d’un développement inclusif et durable », a-t-elle ajouté.
Elle a également souligné l’importance de ce programme pour le leadership mondial, affirmant que la Côte d’Ivoire joue un rôle essentiel dans les domaines du genre, de l’environnement, de la paix et du développement inclusif. Elle a annoncé un nouveau cycle de coopération « africain et mondial », précisant que le genre représente une opportunité pour corriger les inégalités et renforcer les capacités de leadership.
La Côte d’Ivoire, selon le rapport SIGI 2023 de l’OCDE, s’est affirmée comme un leader en Afrique dans la lutte contre les discriminations envers les femmes et les filles, obtenant un score remarquable de 17,3.
Le professeur Éric Servat, directeur du Centre international de l’eau de l’UNESCO (CIREWARD) à Montpellier, a salué l’importance de la question du genre, essentielle à la structuration et au fonctionnement des sociétés. Il a rappelé que son institution a signé, il y a deux ans, un partenariat avec la Chaire UNESCO dirigée par Mme Kouassi Yao.
Lors de la cérémonie, les 85 diplômés, en provenance du Tchad, du Bénin, du Gabon, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, ont été honorés après neuf mois de formation. Fatim Dao Diarrassouba, porte-parole des diplômés, a exprimé l’engagement de cette nouvelle génération d’experts à être des acteurs du changement, guidés par des valeurs d’équité et de justice.
Moya Goli, journaliste sportive et experte en genre de cette promotion, a exprimé sa volonté d’aborder les inégalités et stéréotypes de manière critique, soulignant que l’un des outils les plus précieux qu’elle a acquis est l’analyse genre, qui permet d’examiner l’influence des structures sociales, culturelles et médiatiques sur la perception des femmes.
