Les Ghanéens se rendent aux urnes ce samedi pour choisir leur futur président et leurs députés. Deux figures majeures s’affrontent : Mahamudu Bawumia, vice-président et ancien banquier central, et John Mahama, ancien président et candidat de l’opposition. La campagne, marquée par des débats sur la situation économique, s’annonce particulièrement serrée.
Le Ghana, premier producteur d’or en Afrique, sort lentement d’une crise économique qui a conduit à un prêt de trois milliards de dollars du FMI. Le pays doit élire un successeur au président Nana Akufo-Addo, qui se retire après avoir accompli les deux mandats autorisés par la constitution. Le scrutin est doublé de législatives, et les résultats de la présidentielle devraient être connus d’ici mardi.
Les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 (heure locale) et fermeront à 17H00, avec des mesures de sécurité renforcées, notamment la fermeture temporaire des frontières terrestres jusqu’à dimanche.
L’économie, au cœur des préoccupations, reste un sujet clé. Les Ghanéens, comme l’a souligné James Nsiah, un policier à la retraite, veulent un changement face à la situation économique difficile. Le gouvernement sortant, dirigé par le Nouveau Parti Patriotique (NPP), tente de défendre sa gestion, malgré les critiques sur la gestion de la crise économique.
Mahamudu Bawumia, candidat du NPP, mise sur la numérisation, l’éducation gratuite et les réformes sanitaires pour relancer l’économie. Son slogan « Briser le 8 » vise à obtenir un troisième mandat consécutif pour son parti, un exploit inédit dans l’histoire récente du pays. Toutefois, l’inflation, qui a chuté de 54 % à environ 23 %, et d’autres indicateurs économiques ont encore laissé beaucoup de Ghanéens préoccupés par le coût de la vie et le chômage.
Face à lui, John Mahama, candidat du Congrès National Démocratique (NDC), promet de « réinitialiser » l’économie et de créer des emplois en prolongeant les heures d’ouverture des industries. Cependant, il doit aussi faire face aux critiques de son propre mandat, notamment pour les coupures d’électricité massives.
Les élections sont particulièrement suivies dans le nord du pays, région clé, traditionnellement favorable au NDC, mais aujourd’hui plus fragmentée. Le climat est tendu, avec des analystes prévoyant un résultat très serré.
En plus des préoccupations économiques, l’exploitation illégale de l’or et les risques de violences liées aux conflits jihadistes dans les pays voisins, comme le Burkina Faso et le Niger, sont des enjeux majeurs.