Hier, lundi 2 décembre 2024, un recueil de lettres de soutien au président nigérien déchu, Mohamed Bazoum, a été publié afin de lutter contre le « risque de l’oubli » et de rappeler son combat pour la démocratie. Le 26 juillet 2023, Bazoum a été renversé par un coup d’État mené par le général Abdourahamane Tiani, le chef de sa garde présidentielle. Depuis lors, il est détenu dans des conditions strictes, avec son épouse, au palais présidentiel de Niamey.
Le livre, coécrit par la conseillère en communication Geneviève Goetzinger et l’avocat malien Mamadou Ismaila Konaté, rassemble les témoignages de 26 personnalités africaines. Parmi elles, des figures politiques et intellectuelles telles que l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, l’ex-Premier ministre malien Moussa Mara, et l’écrivain guinéen Tierno Monénembo, lauréat du prix Renaudot. Ces personnalités ont voulu adresser directement leurs mots à Bazoum, pour lui témoigner leur solidarité et rappeler l’importance de sa résistance face aux juntes militaires.
L’ouvrage souligne que, plus d’un an après le coup d’État, Bazoum reste « l’otage » des putschistes, qui continuent de nier sa légitimité en tant que président démocratiquement élu. Ces lettres rappellent qu’il incarne le symbole de la résistance des démocrates face aux régimes autoritaires, et affirment que son honneur et son amour pour son pays et l’Afrique demeurent intacts, malgré les épreuves.
Le livre souligne également le soutien d’autres personnalités africaines, comme l’ex-Premier ministre ivoirien Pascal Affi N’Guessan, qui exprime sa conviction que Bazoum retrouvera la liberté et pourra à nouveau influencer le destin du Niger et de l’Afrique.
Depuis son renversement, Bazoum n’a jamais cessé de revendiquer sa légitimité en tant que président du Niger. Cependant, le régime militaire a levé en juin dernier son immunité présidentielle, ce qui pourrait ouvrir la voie à un procès, bien qu’aucune date n’ait été fixée à ce jour. Ce recueil s’inscrit dans une démarche de soutien international à la démocratie et au respect des droits humains en Afrique.
