Lors de son audition au Sénat hier, mercredi 27 novembre 2024, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur français, a exprimé son souhait de remettre en cause l’accord franco-algérien de 1968, qui facilite le séjour et l’emploi des ressortissants algériens en France.
Bien que cette position ne reflète pas encore la ligne officielle du gouvernement, le ministre a précisé que son avis personnel était en faveur de la révision, voire de l’abrogation, de cet accord.
Bruno Retailleau critique l’accord de 1968
Lors de sa prise de parole devant la mission sénatoriale, Bruno Retailleau a lancé un appel fort pour la révision de l’accord de 1968, qu’il juge désormais obsolète et en décalage avec les réalités migratoires actuelles. Il a qualifié cet accord de « exorbitant et non justifié », soulignant qu’il avait été révisé à trois reprises, mais jamais remis en cause sur le fond. Il a ajouté qu’il était peut-être temps que « chacun prenne son envol de son côté ».
Le ministre a également dénoncé une « immigration d’installation » qu’il estime plus favorable pour les Algériens que pour d’autres nationalités comme les Marocains ou les Tunisiens, soulignant une « différence de flux édifiante » entre le nombre de visas accordés et celui des laissez-passer consulaires reçus.
Un contexte tendu dans les relations franco-algériennes
Les déclarations de Bruno Retailleau interviennent dans un contexte où les relations entre la France et l’Algérie sont de plus en plus tendues, notamment en raison de la position de la France sur la question du Sahara occidental et de l’arrestation récente de l’écrivain Boualem Sansal à l’aéroport d’Alger. Ces propos viennent alourdir encore le dossier des relations bilatérales entre les deux pays.
Le ministre de l’Intérieur a précisé que ses déclarations étaient à titre personnel et ne reflétaient pas une position officielle du gouvernement. Il a ajouté : « Cela n’engage que moi, il n’y a pas d’arbitrage du Premier ministre sur ce sujet. »