L’Iran a annoncé ce vendredi matin le lancement de nouvelles centrifugeuses avancées, en représailles à l’adoption par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) d’une résolution sévère condamnant ses activités nucléaires. Le texte, soutenu par les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, a été adopté hier (jeudi) par 19 des 35 membres du Conseil des gouverneurs de l’AIEA lors d’une réunion à Vienne. En revanche, la Russie, la Chine et le Burkina Faso ont opposé leur veto, tandis que 12 pays se sont abstenus. Le Venezuela n’a pas pu participer au vote.
La résolution, bien que symbolique à ce stade, appelle l’Iran à honorer ses engagements en vertu du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) signé en 1970. Les diplomates occidentaux ont dénoncé une intensification des activités nucléaires iraniennes, qualifiées de « profondément troublantes » par l’ambassadrice américaine Laura Holgate. Téhéran, pour sa part, affirme que son programme nucléaire est destiné à des fins civiles, notamment pour la production d’énergie, et nie toute intention de se doter de l’arme atomique.
Cette crise trouve son origine dans le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord nucléaire de 2015, opéré par l’ex-président Donald Trump. Depuis lors, l’Iran a intensifié ses activités nucléaires, portant le taux d’enrichissement de l’uranium à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% prévue par l’accord de 2015. L’AIEA a jugé ce niveau proche des 90% nécessaires à la fabrication d’une arme nucléaire.
En réponse aux critiques internationales, l’Iran a limité sa coopération avec l’AIEA, débranchant des caméras de surveillance et restreignant l’accès à ses sites nucléaires. Toutefois, le président iranien Massoud Pezeshkian, favorable à un dialogue avec l’Occident, a exprimé sa volonté de lever les « doutes et ambiguïtés » entourant son programme. La semaine dernière, il a accueilli à Téhéran le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, dans un geste perçu comme une dernière tentative de relancer la diplomatie avant un possible retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier 2025.