Les autorités de l’ouest libyen ont imposé le port du hijab pour les femmes et les jeunes filles

Le 16 novembre 2024, le Premier ministre par intérim du gouvernement d’Union nationale, Abdelhamid Dbeibah, a annoncé la création d’une nouvelle structure au sein du ministère de l’Intérieur : l’Administration générale pour la protection de la moralité publique. Cette décision fait suite à des déclarations du ministre de l’Intérieur, Imad Trabelsi, qui a introduit des mesures visant à restreindre certaines libertés, en particulier celles des femmes, selon l’organisation Human Rights Watch.

Depuis hier, 15 novembre, les autorités de l’ouest libyen ont imposé le port du hijab pour les femmes et les jeunes filles, ainsi que la séparation stricte entre hommes et femmes dans les lieux publics à Tripoli. La nouvelle police des mœurs sera chargée de faire respecter ces règles, que le gouvernement justifie par la nécessité de « protéger les valeurs de la société ».

L’Administration générale pour la protection de la moralité publique aura pour mission de surveiller et de sanctionner les comportements jugés incompatibles avec les normes sociales. Les citoyens sont même invités à dénoncer ceux qui ne respectent pas ces directives, permettant ainsi à l’administration d’enquêter et de collecter des preuves.

Ce nouveau dispositif rappelle les systèmes de promotion de la vertu déployés dans des régimes fondés sur des principes religieux. Toutefois, cette initiative suscite des inquiétudes. Des organisations comme Human Rights Watch dénoncent la possibilité que ces mesures entraînent des violations des droits humains, en particulier ceux des femmes, et qu’elles soient utilisées comme outils de répression politique et sociale.

Les critiques du gouvernement accusent Dbeibah de s’allier aux islamistes pour renforcer son pouvoir à Tripoli, suggérant que cette politique pourrait aboutir à une aggravation des restrictions de liberté, notamment à l’approche des élections de 2025.

Selon les experts, cette évolution pourrait marquer un tournant inquiétant pour les droits civiques en Libye, avec des conséquences potentielles sur la liberté d’expression, les droits des femmes et le climat politique dans le pays.

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