Le Premier ministre du Burkina Faso, Dr Apollinaire Kyélèm de Tambèla, a exprimé sa déception lors de la première session ordinaire de l’Assemblée générale du Haut conseil national de la recherche scientifique et de l’innovation, tenue le 7 novembre 2024 à Ouagadougou. Il a fustigé les chercheurs qui abordent la recherche « par carriérisme » et non « par vocation ». Selon lui, certains chercheurs sont davantage motivés par l’ambition de gravir les échelons et d’obtenir des avantages financiers, plutôt que par un véritable désir de contribuer au développement de leur pays.
Dr Kyélèm de Tambèla a critiqué l’inaction des chercheurs burkinabè face aux défis majeurs auxquels le pays fait face, notamment la sécurité, la refondation nationale et le développement. Il a mentionné que, dans le domaine de la sécurité, alors que le Burkina Faso achète des drones étrangers, aucun chercheur national n’a proposé des solutions locales, comme la fabrication de drones. Il a également souligné l’absence de propositions concrètes des chercheurs en matière de refondation ou de solutions pour lutter contre les inondations.
Le Premier ministre a aussi insisté sur l’importance de la recherche pour le développement national, mais a déploré que certains chercheurs se préoccupent principalement des financements, sans se concentrer sur la recherche de solutions endogènes. Pour illustrer son propos, il a cité l’exemple d’Emmanuel Kant, qui a mené ses recherches sans financements ni déplacement, en soulignant que l’essentiel n’est pas le financement, mais la qualité de la recherche.
Dr Kyélèm de Tambèla a exhorté les chercheurs à se concentrer sur les priorités du pays et à proposer des solutions avant de se lamenter sur les manques de financements.
