Point des réalisations au Mestfp de 2016-2024 : le ministre Yves Chabi Kouaro déballe tout

De 2016 à 2024, le sous-secteur des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle a enregistré des avancées significatives, notamment grâce à une gouvernance améliorée et une meilleure disponibilité des enseignants. C’est ce qu’il convient de retenir du point fait le ministre de ce secteur dans la soirée d’hier sur les antennes de la Srtb.

Sous l’impulsion du ministre de l’Enseignement secondaire, Yves Chabi Kouaro, plusieurs résultats positifs sont à souligner. Parmi ceux-ci, l’amélioration des conditions de travail des enseignants et la montée en qualité de l’enseignement dispensé. Ces progrès, en particulier dans le cadre du recrutement et de la formation des enseignants, ont contribué à renforcer le système éducatif, assurant une offre plus adaptée aux besoins des apprenants.
Ce bilan met en lumière les efforts entrepris pour moderniser le secteur, avec un accent particulier sur la bonne gouvernance et la professionnalisation du corps enseignant, des leviers essentiels pour améliorer la performance du système éducatif.

– Amélioration de la gouvernance du sous-secteur
Avant 2016, le secteur éducatif béninois était caractérisé par une paralysie permanente du fait de grèves intempestives. Conséquence, les années scolaires duraient 5 mois au lieu des 9 et il fallait faire des acrobaties pour valider l’année. Les enfants étaient souvent dans la rue, abandonnés à eux-mêmes et aux vices, l’école publique n’inspirait plus confiance. Depuis 2016, l’encadrement du droit de grève a permis de redorer le blason de l’école publique, les résultats s’en trouvent améliorés. Si cette réforme majeure n’avait pas été comprise au départ, elle est aujourd’hui saluée de tous, y compris les enseignants eux-mêmes, à telle enseigne qu’aujourd’hui, aucun parent d’élève n’accepterait que la pagaille reprenne. La confiance en l’école publique est de retour et ce sont promoteurs d’écoles privées qui se plaignent parce que l’Etat joue bien son rôle désormais.
Avant 2016, la production des informations et des documents était faite de façon manuelle avec des risques d’erreurs et de fraudes sur les effectifs, les bulletins des apprenants et la gestion des transferts, l’expression des besoins en enseignants, etc.
Depuis 2016, la création de la plateforme EducMaster a contribué à l’assainissement de la gouvernance avec une meilleure gestion de l’inscription des candidats aux divers examens, le déploiement automatisé des AME, le suivi des présences au poste du personnel enseignant, la possibilité pour les parents de suivre les performances de leurs enfants.
En outre, nous avons accordé une importance particulière au sous-secteur en améliorant son budget qui est passé de 61 603 804 000 FCFA en 2016 à 199 120 328 000 FCFA en 2024, soit un taux d’accroissement de 223,23%.
En somme, l’ensemble de ces mesures a permis d’améliorer les résultats aux différents examens nationaux qui sont en constante amélioration depuis 2016.

– Promotion de l’accès équitable à l’enseignement secondaire général de qualité

• Couverture des besoins en infrastructures scolaires
En 2016, il y avait en tout moins de 16.000 infrastructures dédiées à l’enseignement secondaire général réparties dans tout le pays.
Depuis 2016, nous avons réalisé près de 1000 nouvelles infrastructures comprenant salles de classe, blocs administratifs, laboratoires et blocs de latrines.
Il est à constater que si ce rythme de construction avait été observé depuis l’indépendance, nous aurions atteint des performances remarquables, avec des effectifs enviables par classe, qui favorisent une plus grande aisance aux enseignants dans l’administration de leurs cours, et une meilleure attention des apprenants.

PERSPECTIVES : Pour tenir compte de cette ambition, nous avons planifié la construction de près de 1000 nouvelles classes d’ici à 2026.

• Gratuité de la scolarité des filles au secondaire
Avant 2016, la gratuité des frais de scolarité des filles n’avait impacté que 1.117.816 filles du 1er cycle de l’ESG et 102 filles de la filière STI de l’EFTP.
Nous avons renforcé cette mesure et, à ce jour, près de 2 millions de filles inscrites au premier cycle de l’enseignement secondaire général dans toutes les 77 communes bénéficient de la gratuité des frais de scolarité. Mieux, depuis l’année dernière, la mesure de gratuité est étendue aux filles du second cycle. A cet effet, nous avons lancé la phase pilote dans 20 communes réparties dans les 12 départements. Cette mesure représente plus de 3,5 milliards de FCFA par an.
Par ailleurs, à partir de 2016, chaque année, des subventions sont versées à 42 établissements d’EFTP et 7 lycées de jeunes filles à internat pour améliorer les conditions d’apprentissage des apprenants. Des kits scolaires sont aussi distribués aux apprenantes. Par exemple, au titre de l’année scolaire 2022-2023, exactement 42.775 filles ont reçu des fournitures scolaires.

PERSPECTIVES : Dans les toutes prochaines années, plus aucune fille ne paiera de contribution scolaire, ni au 1er cycle, ni au 2nd cycle. Cela sera effectif dans les 77 communes de notre pays.

• Disponibilité d’enseignants
Avant 2016, le système éducatif béninois, notamment l’enseignement secondaire, était caractérisé par un manque criant d’enseignants et l’Etat, pour y remédier, avait recours aux vacataires. La gestion de ces derniers était empreinte de clientélisme, souvent même ils étaient victimes de chantage et devaient reverser une partie de leurs maigres revenus aux responsables d’écoles qui les favorisaient. Conséquence, certains privilégiés avaient des masses horaires abondantes quand d’autres étaient réduits à la portion congrue. De même, il y avait une disparité dans leur répartition de sorte que dans de nombreuses communes, beaucoup de salles de classes n’avaient pas d’enseignants dans plusieurs matières.
Pour régler ce problème, depuis 2016, nous avons mis en place un système d’aspiranat qui a permis de recruter et de déployer près de 18.000 enseignants dans toutes les communes. Nous améliorons constamment les conditions de vie et de travail de ces aspirants et les mesures prises le 18 mars dernier vont dans ce sens (12 mois sur 12 de rémunération, assurance-maladie, congés de maternité, prime mensuelle de 20.000 FCFA par aspirant, scolarité gratuite pour leurs enfants).
Il convient de faire remarquer qu’en attendant mieux encore, nous avons, par ce mécanisme, substantiellement amélioré le sort des anciens vacataires en offrant une véritable perspective de carrière aux concernés.
Par ailleurs, dès 2016, nous avons procédé au recrutement de 2 733 enseignants contractuels de l’Etat, au profit de l’enseignement secondaire.

PERSPECTIVES : Pour une amélioration constante de la qualité, nous avons prévu le reversement de tous les AME en contractuels de l’Etat. Les modalités de ce reversement sont en cours de définition et il commencera effectivement en cette année 2024.

• Amélioration de la qualité de l’enseignement
En dehors des enseignants recrutés et déployés, la qualité de l’enseignement se mesure aussi à l’aune du suivi qui est fait des prestations.
Pour ce faire, le pays disposait en 2016 de 500 conseillers pédagogiques en tout et pour tout. Ces derniers étaient coptés et faisaient le travail sans qualification professionnelle. Pour combler le vide, nous avons créé le corps des Conseillers pédagogiques (CP) et 260 CP sont formés et déployés.
De même, il n’existait que 6 structures déconcentrées d’encadrement pédagogique opérationnelles. Nous en avons créé 6 additionnelles et 77 nouvelles structures décentralisées.
S’agissant du nombre d’inspecteurs, il y en avait 56 en 2016. Nous en avons recruté et formé 75 nouveaux, soit une fois et demi le nombre qui existait.
Ce qui a eu un impact significatif sur la qualité de la formation et les résultats aux divers examens.

PERSPECTIVES : Pour amplifier l’impact de ces corps sur la qualité de l’enseignement, nous avons déjà planifié de recruter, dans les prochaines années, 300 conseillers pédagogiques supplémentaires, 280 inspecteurs puis d’opérationnaliser les 89 nouvelles structures déconcentrées et décentralisées d’encadrement pédagogique créées ; et ce dans toutes nos communes.

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