Le président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou, a officiellement lancé, hier, jeudi 24 octobre 2024, la deuxième session ordinaire de l’institution pour l’année en cours. Cette cérémonie s’inscrit dans le cadre des dispositions de l’article 87 de la Constitution et de l’article 4 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. L’événement a rassemblé une large majorité de députés, ainsi que les présidents des institutions de la République, des membres du gouvernement et des représentants du corps diplomatique et consulaire accrédités au Bénin. Après son discours, les députés n’ont pas manqué de donner leurs appréhension. Dans le lot, l’He Éric Houndété. L’élu de la 5e CE a critiqué le discours du Prt Louis Gbèhounou Vlavonou.
Le membre du groupe Les Démocrates, a exprimé sa déception, qualifiant le discours de philosophique et éloigné des préoccupations concrètes des Béninois. Selon lui, le président a consacré trop de temps à des réflexions sur la haine et l’amour, qu’il considère inappropriées pour la tribune de l’Assemblée nationale.
Houndété a dénoncé le contenu du discours, suggérant que le président n’était pas le véritable auteur de ses propos. « Soit on lui a transmis le message à diffuser, soit quelqu’un lui a fait du copier-coller sur Google ou Wikipédia », a-t-il déclaré. Il a critiqué le président pour ne pas aborder les véritables enjeux auxquels font face les citoyens, tels que la sécurité alimentaire, l’éducation et les infrastructures de santé.
Des préoccupations concrètes…
Le député a insisté sur le fait que les véritables préoccupations des Béninois ne résident pas dans des discours abstraits sur la haine, mais dans leur quotidien : « Ce qui préoccupe les Béninois aujourd’hui, ce n’est pas une haine qui existerait entre députés et président de l’Assemblée nationale. Ce qui préoccupe les Béninois, c’est comment ils mangent à leur faim, c’est comment on donne des salles de classe aux enfants dans les écoles… »
L’He Houndété a également affirmé que malgré le ton du discours du président, les députés se préparent sérieusement pour la session budgétaire à venir, montrant ainsi leur détermination à se concentrer sur les véritables enjeux et à ne pas se laisser abattre par des critiques inutiles.
L’ouverture de cette session ordinaire met en lumière les tensions au sein de l’Assemblée nationale, alors que les députés semblent divisés sur les priorités à aborder. La réaction du député Éric Houndété souligne une attente claire : un retour à des discussions axées sur les préoccupations concrètes des Béninois, plutôt que des réflexions philosophiques jugées hors de propos. Alors que la session budgétaire approche, il sera crucial pour l’Assemblée de se concentrer sur les besoins fondamentaux de la population.
Voici l’intégralité de son discours
« Je suis déçu du discours du président. Je pense qu’il nous aurait fait une économie du temps qu’il a consacré à son essai philosophique sur la haine. Je suis même tenté de dire qu’il n’est pas propriétaire de ce message. Soit on lui a transmis le message à nous diffuser, soit quelqu’un lui a fait du copier-coller sur Google ou Wikipédia pour nous faire un essai philosophique sur la haine et sur l’amour. En vérité, personne ne sait de quoi il parle. Personne ne sait les éléments qui le motivent à évoquer une certaine haine, un besoin d’amour (…) Ce n’est pas de l’Assemblée nationale que parle le président et ce n’est pas la tribune de l’Assemblée nationale qui doit servir à faire un tel discours. Nous n’en avons pas besoin. Ce qu’il dit est contre la réalité au sein du Parlement. Si le président fait allusion à des critiques qui sont faites à l’action gouvernementale, il est passé à côté de la plaque. S’il fait allusion à des critiques qui sont faites de sa gestion de l’Assemblée nationale, là aussi il est passé à côté de la plaque. S’il parle des histoires entre le président de la République et son ami, là encore il est passé à côté de la plaque (…) On ne sait pas ce qu’il faut en retenir. Ce qui préoccupe les Béninois aujourd’hui, ce n’est pas une haine qui existerait entre députés et président de l’Assemblée nationale. Ce qui préoccupe les Béninois, c’est comment ils mangent à leur faim, c’est comment on donne des salles de classes aux enfants dans les écoles, c’est comment les enfants ont des maîtres, c’est comment les enfants ont des agents de santé pour les soigner. C’est le sens de notre présence ici au Parlement. Créer des conditions pour que les Béninois vivent bien, pour qu’il y ait la paix et pour qu’il n’y ait pas de menace sur les élections. Pour la session budgétaire, nous nous préparons comme il se doit même si le président, par son discours, tente d’affecter notre moral, mais il ne sera pas affecté ».